La nouvelle se propageait déjà depuis quelques jours par e-mail. Un virus s’attaque à nos ordinateurs…
La nouvelle se propageait déjà depuis quelques jours par e-mail. Un virus s’attaque à nos ordinateurs. Un virus dévastateur, titre le quotidien national «La Presse», dans son édition du 14 mai 2008. Et on n’a pas eu peur de ressortir la lourde artillerie de la surenchère verbale. Le virus, par un miracle de la physique et de l’alchimie électronique, serait même capable de «brûler» le disque dur. Mais sachons raison garder. Si la menace est sérieuse, il n’y a pas (encore) le feu à la maison.
L’Agence nationale de la sécurité informatique est mise à contribution pour protéger et prévenir les risques de contamination. L’alerte est sérieuse, et on a utilisé les grands moyens pour prévenir le public. Il ne s’agit plus de blogs underground confidentiels et réservés à quelques initiés. L’Agence Tunis Afrique Presse (TAP) elle-même s’y est mise et a rédigé une dépêche sur la question. Et comme toujours, en pareil cas, l’information a circulé presque de manière virale. Sauf qu’il ne s’agit pas d’une opération de marketing, aussi bien ficelée soit-elle.
A quelque chose, donc, malheur est bon. Puisque c’est l’occasion d’une campagne de sensibilisation tous azimuts en faveur des mesures de sécurité essentielles, mais pas toujours prises au sérieux par les utilisateurs de l’informatique dans notre pays. C’est aussi le moment de mettre sur le tapis l’importance d’une institution comme celle de notre agence nationale dévolue à notre sûreté cybernétique. Parce qu’au niveau international, on entend tous les jours parler de menaces et autres pièges tendus aux internautes imprudents. Il parait même qu’une cyberguerre aurait été déclarée, dans un contexte de tensions sino-occidentales. Mais les virus circulent, c’est dans leur «nature», et ne s’arrêtent pas aux frontières du Tibet. Les malandrins plus ou moins malintentionnés sévissent aussi dans notre pays. Et désormais, on sait aussi que les pirates peuvent être bien de chez nous, ce n’est plus un secret. Zataz.com a même mis en ligne la photo d’un Tunisien désormais «wanted», pour avoir pompé des comptes bancaires avec des complices français. Mais l’activité de ces bricoleurs, plus ou moins voleurs, n’est pas toujours cachée. Il y a même des forums 100% tunisiens consacrés aux dernières techniques de «deface», et autres procédés sulfureux.
Toujours est-il que ces jours-ci, l’actualité semble se bousculer au niveau des questions liées au piratage, au hacking, et autres virus maladifs de l’informatique. Et certainement par hasard, les sites web de deux journaux tunisiens, un quotidien et un hebdomadaire, ont été piratés la veille de l’alerte générale au virus.
Et quelques internautes qui suivent de très près le web tunisien, ont fait état, fin mars, de plus d’une centaine de sites web hackés, et tous hébergés par un même fournisseur d’accès. Quelques mois plus tôt, c’était le portail de Monétique Tunisie qui était la cible des agresseurs virtuels.
Ce qui est sûr, c’est que les mesures de sécurité doivent être prises très au sérieux. Et notre multitude d’officines consacrées au sujet, doivent pleinement assumer leur rôle. Mais si on commence à parler des menaces du web, peut-être est-ce tout simplement parce qu’il a commencé à faire réellement partie de notre quotidien. A sécuriser, puisqu’à chaque médaille, son revers.