Wikipedia se définit comme «un projet d’encyclopédie librement réutilisable que chacun peut améliorer». En termes de chiffres, ce sont d’ores et déjà 677.899 articles en français…
Wikipedia se définit comme «un projet d’encyclopédie librement réutilisable que chacun peut améliorer». En termes de chiffres, ce sont d’ores et déjà 677.899 articles en français et plus de 10 millions d’articles dans plus de 250 langues. Jimmy Wales, le fondateur de Wikipedia s’étonne lui-même d’un succès qu’il n’aurait jamais pu imaginer en 2001 lors du début de l’aventure Wikipedia. Aujourd’hui cette encyclopédie des temps modernes a atteint plus de 10 millions d’articles.
Les critiques ont beau pleuvoir sur Wikipedia, les principaux moteurs de recherche pointent sur cette encyclopédie en premier choix aux recherches les plus diverses. 220 millions de visiteurs uniques s’y réfèrent par mois amendant, au besoin, les 9 millions de notices existantes.
Faut-il s’en inquiéter ou applaudir ? Comment la Tunisie est-elle présentée par cette formule controversée par les intellectuels et complètement adoptée par les utilisateurs.
Suite à une rapide ballade sur les pages Culture de la fiche Tunisie, l’on s’étonne de découvrir que les présentations sont limitatives et pas mises à jour. Le cinéma tunisien est focalisé sur le cinéma de Boughedir et les dernières productions mentionnées sont «Kahloucha» et le dernier Moufida Tlatli, ignorant les nombreuses productions de cette année. La peinture se limite à l’école de Tunis. Le théâtre est quasiment inexistant hors productions du TNT…
Dans la page «Vie Sociale», on apprend que, «Autrefois nomades rattachés à une tribu, les Tunisiens gardent le goût de la vie en communauté. 2 lieux sont à cet égard symboliques : le hammam et le café. Il existait auparavant peu de salles de bain dans les maisons, le hammam tenant alors une place très importante. Ce fut aussi pendant longtemps la seule sortie autorisée aux femmes qui s’y retrouvaient entre elles durant l’après-midi. Les hommes quant à eux s’y rendaient le matin pour bavarder entre amis. Aujourd’hui, la dimension hygiénique a laissé la place à la dimension de détente. Les hommes ont l’habitude de se rendre au café. Là, ils boivent du café ou du thé à la menthe (jamais d’alcool), discutent, fument des cigarettes ou la chicha et jouent aux dominos. Si les femmes étrangères sont tolérées, il ne viendrait pas à l’idée d’une Tunisienne, même jeune et moderne, de s’installer dans un café».
Dans d’autres rubriques, nous apprenons aussi que la chéchia «est un couvre-chef masculin porté par de nombreux peuples islamisés», que «le plat le plus consommé reste sans doute les pâtes et en particulier les spaghettis et macaronis servis généralement avec de la sauce tomate même si le plat traditionnel reste le couscous», que les coutumes et traditions se résument aux proverbes, qu’«après le foot, la pétanque et le basket (populaire à Kairouan) sont des sports très populaires,, même si le volleyball est le sport collectif le plus primé dans les sports tunisiens, …
Bref, une infinie d’inexactitudes, d’incohérences et d’à peu près. A qui la faute ?
Certainement pas à Wikipedia. Son principe est simple, clairement exposé et largement revendiqué. Un avertissement direct mentionne que le «site propose en ligne une encyclopédie collaborative de contenu «libre», alimentée par une association volontaire d’individus et de groupes de travail qui veulent élaborer en commun une ressource complète de la connaissance humaine. La structure même de ce projet permet à toute personne disposant d’une connexion Internet d’en modifier le contenu. Soyez donc bien conscient que tout ce qui peut se trouver ici n’a pas forcément été examiné par des personnes ayant l’expertise nécessaire pour vous fournir des informations complètes, précises et fiables».
La nature ayant horreur du vide, des initiatives pas toujours heureuses prennent en charge de communiquer que la céramique est resté primitive, que les tapis ont été introduits en Tunisie en 1830, que la liste des publications littéraires date de l’année 2000, etc.
Ne serait-il pas urgent de solliciter les spécialistes à intervenir dans leurs spécialités sur ces contenus pour redresser certaines erreurs, présenter des informations vérifiés et valorisantes pour ce pays que l’on présente plus qu’approximativement sur l’encyclopédie la plus lue sur le net ?