Sauf qu’il apparaît ,aujourd’hui, que dans d’autres pays africains, on arrive à tourner un film respectable pour l’équivalent de 80 000 de nos dinars…
Sauf qu’il apparaît ,aujourd’hui, que dans d’autres pays africains, on arrive à tourner un film respectable pour l’équivalent de 80 000 de nos dinars. C’est par exemple le cas de «Sam le Caid» du jeune réalisateur burkinabé, Boubaker Diallo. L’écart n’est pas uniquement dû à la différence du niveau de vie, et donc au coût de la main-d’œuvre. Les nouvelles technologies, désormais massivement utilisées par des cinéastes du monde entier, notamment américain permettent même, désormais, d’autofinancer certaines productions filmiques. La technologie numérique peut ainsi complètement inverser la donne. La mode est au «low budget» voire à «l’ultra low budget». Et la limitation des moyens financiers n’implique plus nécessairement une mauvaise qualité.
Les caméras numériques disponibles en Tunisie à partir de 1.000 dinars permettent de réaliser des prouesses. Le mouvement «Dogma 95», qui cpomprend des réalisateurs aussi prestigieux que Lars Von Trier, et Thomas Vinteberg, qui a reçu le Prix Spécial du Jury au Festival de Cannes, en 1999, pour ‘Festen’ sont les adeptes de la technologie minimaliste. Les films sont ainsi réalisés à l’aide de caméras à l’épaule, équivalentes à celles que l’on trouve dans nos supermarchés.
Plus besoin non plus de tables de montages à coups de centaines de milliers de dinars. Un simple ordinateur suffit. D’autant plus qu’il existe aujourd’hui des cartes graphiques survitaminées, capables de prouesses époustouflantes. Les logiciels professionnels de montage sont devenus monnaie courante et permettent aux amateurs d’images animés de se familiariser à peu de frais au nec plus ultra du montage. Même les chaînes télévisées internationales les utilisent. Il ne s’agit donc sûrement pas d’un pis aller. Les nouveaux équipements de projection numérique menacent même de jeter aux oubliettes la légendaire bobine 35 mm, qui a fait rêver tant de cinéastes amateurs.
Des technologies qui provoquent pourtant d’autres problèmes. Tel le phénomène du piratage. En attestent les centaines de boutiques qui ont pignon sur rue, dans notre pays, proposant les derniers films sur DVD pour à peine 2 dinars. Un phénomène qui n’épargne pas les pays riches, puisqu’en France, 450.000 téléchargements illégaux de films à un rythme quotidien. Un problème qui a déjà touché l’industrie musicale de plein fouet. Toujours est-il que grâce aux nouveaux outils technologiques, la contrainte financière n’est certainement plus aussi importante que par le passé. Si le manque de moyens est un prétexte bien commode, il ne tient plus vraiment la route.
En cette 22ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC), les organisateurs et la directrice Dorra Bouchoucha, ont décidé de se pencher aussi sur des questions d’ordre économique. Parce que l’argent reste le nerf de la guerre, même au cinéma. Nos producteurs de films qui se démènent pour rassembler les fonds, considérés souvent comme insuffisants, en savent quelque chose. Notre ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine aide ainsi nos producteurs à boucler leurs budgets. Par le biais de subventions qui peuvent atteindre les 350 000 dinars.