La Tunisie ne subit pas les effets de la crise de plein fouet. La publicité sur Internet non plus. C’est une étude réalisée par l’EBG (Electronic business group), qui regroupe, «plus de 500 sociétés internationales des services,…
La Tunisie ne subit pas les effets de la crise de plein fouet. La publicité sur Internet non plus. C’est une étude réalisée par l’EBG (Electronic business group), qui regroupe, «plus de 500 sociétés internationales des services, des médias, des télécommunications et des systèmes d’information», qui le dit. Mieux, sur le web, la pub continue allégrement de progresser contre vents et marées. Selon l’AFP, «81% des annonceurs -représentant 63 millions d’achats publicitaires sur le web- estiment que leur budget marketing internet va augmenter en 2009».Une hausse de 63% est ainsi prévue pour l’année 2009. Et ce ne sont pas les responsables des nouveaux portails, fleurissant sur le web tunisien, qui diront le contraire.
La cause ? En période de crise, il faut savoir ménager ses efforts, et calculer au plus près l’impact de la publicité. Or par définition, c’est le web qui permet le mieux ce genre d’évaluation. Quel nombre de clics, combien de fois la bannière a été vue, autant de question auxquelles les technologies du net permettent de répondre de manière précise et concise. Des arguments que les entrepreneurs des medias en ligne tunisiens mettent à bon droit systématiquement en avant. D’autant plus que les «concurrents» de la presse écrite entretiennent le flou sur la question, en l’absence d’une véritable autorité de contrôle.
Certes, en Tunisie, on constatera que pour l’instant, ce sont essentiellement les intervenants des secteurs high-tech qui investissent sur le web. Ainsi, selon une étude accomplie par Sigma Conseils, on aurait ainsi, de janvier à août 2008, atteint 1,2 million de dinars en termes d’investissements publicitaires. L’étude en question précise du reste que le tiers de ce chiffre a été réalisé par nos opérateurs des Télécoms, talonnés par la finance, et les concessionnaires d’automobiles. En somme, essentiellement des annonceurs de prestige, qui veulent assurer une certaine présence à leurs produits, dans des médias qui touchent l’élite tunisienne.
Certes, les responsables de nos sites tunisiens ont encore un peu de mal à capter l’attention des annonceurs de l’agroalimentaire, qui font les beaux jours de nos chaînes télévisées nationales. Peut-être pour une question de public-cible, on ne vend pas des yaourts comme on fait briller l’image d’une banque. Mais les causes sont aussi à chercher du côté du nombre d’abonnés à l’ADSL. Un fait sur lequel les directeurs de portails ont peu d’influence, et qui contribue à limiter notablement l’impact des campagnes publicitaires. Toujours est-il que si la connexion à l’internet en Tunisie n’est pas encore généralisée à l’ensemble de la population, elle n’en est pas moins un symbole d’un certain style de vie. Moderne, jeune, branché.
C’est ainsi que l’internaute est perçu dans notre pays. Et les spots télévisés, le mettent en scène, même quand il s’agit de vendre des produits alimentaires. Ce qui devrait constituer un signal fort pour les dirigeants du Net national. Les gros sous jusqu’ici raflés par les chaînes télé, iront sûrement, au moins en partie, sur le web. La tendance est mondiale, et la Tunisie ne saurait longtemps continuer à faire figure d’exception.
Mohamed Fateh