La Tunisie peut s’enorgueillir d’une progression certaine en termes d’équipements High Tech. Les chiffres sont clairs : notre parc informatique est constitué de pas moins d’un million d’ordinateurs…
La Tunisie peut s’enorgueillir d’une progression certaine en termes d’équipements High Tech. Les chiffres sont clairs : notre parc informatique est constitué de pas moins d’un million d’ordinateurs (plus précisément 997.154 ordinateurs en 2008 selon notre ministère des Technologies de la Communication). Seulement, les machines en questions sont vite obsolètes. Reste donc à trouver une porte de sortie (honorable) pour les ordinateurs en fin de vie.
Les moyens d’accélérer la mise en œuvre du programme national de recyclage des ordinateurs, ont été d’ailleurs au centre d’un atelier de travail tenu jeudi 19 février, au pôle technologique d’El Ghazala. Ce programme qui a démarré en 2006, associe ministères et représentants de la société civile.
Il a pour but la récupération des équipements informatiques, des différents départements ministériels et institutions relevant de l’Etat. Car, face à un ordinateur en fin de vie, trois solutions existent : soit le rapporter au vendeur, qui se doit de le récupérer, soit le déposer dans une déchetterie pour recyclage, ou le proposer à des associations.
En Tunisie, une première étape consiste à mettre ces équipements à la disposition des associations, chargées de la diffusion de la culture numérique dans les différentes régions. Celles-ci entreprennent de les recycler et les cèdent, ensuite, à d’autres associations au niveau de ces mêmes régions. En effet, l’expérience française à déjà démontré l’efficacité de cette initiative, ou la solidarité est de mise. Ainsi, plusieurs associations en profitent chaque année, comme Emmaüs ou l’armée du Salut.
Selon la responsable d’une entreprise tunisienne privée opérant dans le domaine du recyclage, la récupération des ordinateurs offre de multiples avantages aux associations. Elle leur permet de redonner vie à des ordinateurs de générations différentes (pentium I et II) précisant que des logiciels, dont certains sont téléchargeables gratuitement, permettent de gérer même un matériel hétérogène.
Concernant les ordinateurs totalement obsolètes, donc inutilisables, il est plus qu’important de maîtriser un certain savoir-faire, afin d’éviter des risques éventuels pour la santé, étant donné que les machines contiennent des produits ultra nocifs (divers métaux lourds comme du mercure, du cadmium,…). Leur manipulation requiert des précautions particulières. Outre ces métaux toxiques, un ordinateur portable recèle toute une panoplie de métaux, dont…. de l’or, en quantités infimes. D’ailleurs, diverses sociétés chinoises s’y sont spécialisées, collectant ainsi les déchets électroniques des entreprises.
Récemment, de nouveaux procédés industriels de transformation ont vu le jour. Ils permettent ainsi de récupérer toutes les pièces métalliques des ordinateurs et des téléphones (en l’occurrence les batteries lithium-ions), qui sont recyclés à 98 %.
Au niveau international, l’Observatoire français des matières premières a dernièrement publié des statistiques alarmantes. Ainsi, les réserves de cuivre de la planète menacent de s’épuiser d’ici 40 ans. De plus, une pénurie d’étain est prévue, si toutefois la tendance actuelle de consommation se maintient. D’où la nécessité d’un recyclage durable, afin de préserver notre planète de la pollution. Encore faudrait-il que les Tunisiens adoptent ces nouveaux réflexes citoyens. Nos ordinateurs quand ils atteignent un âge avancé, méritent aussi de sortir par la grande porte!
Samy Ben Naceur