C’est fait. Les Tunisiens ont finalement franchi la barre symbolique des 300.000 membres. Selon les outils statistiques fournis par le portail allfacebook.com, l’effectif des facebookeurs tunisiens aurait atteint les 304.084 le 20 février (contre 274.149 le 1er). Et en ce même mois, le nombre de nos amateurs du site de réseaux sociaux aurait ainsi augmenté au rythme de plus de 3.000 nouveaux membres par jour. Sans doute l’une des croissances les plus remarquées dans le monde arabe. Même si dans des pays comme l’Egypte, Facebook est presque une institution avec 972.786 membres actifs (sur 81,7 millions d’habitants). A titre de comparaison, la France compte, en ce momen,t plus de 7,4 millions de Facebookeurs.
A l’inverse de la Tunisie, au Maroc la croissance de facebook semble marquer le pas. Nos frères maghrébins étaient ainsi 390.426 à la date du 20 janvier pour ne grappiller que 2.000 membres supplémentaires un mois après. Il est clair que par rapport à leur population (une petite dizaine de millions d’habitants), les Tunisiens peuvent s’afficher comme les leaders maghrébins des réseaux sociaux. D’autant plus que l’Algérie et la Libye sont tout simplement absentes des registres statistiques de allfacebook.com.
Mais les Libanais se font également remarquer avec leurs 404 186 membres actifs. Sauf qu’au pays du cèdre, le site dédié aux réseaux sociaux semble plutôt en perte de vitesse puisqu’il capitalisait 423 968 amateurs le 25 janvier. Les Saoudiens ont beau fédérer 352 963 membres, ce n’est pas (vraiment) grand-chose sur leurs 27 millions d’habitants. Les Emiratis, eux, font figure de champions avec plus d’un demi-million de facebookeurs, sur 4,6 millions d’habitants. Un véritable record. A noter également la présence symbolique des 74 166 Palestiniens qui adhèrent au réseau social.
Un détail fausserait toutefois ces chiffres mirobolants : rien n’empêche un facebookeur invétéré de se connecter à son réseau social préféré sous plusieurs identités différentes. L’une pour se divertir, faire des rencontres, une autre réservée pour des contacts professionnels, une autre encore pour bavarder avec ses amis intimes. Les chiffres publiés sont donc à manipuler avec précaution. Selon ceux rendus publics par notre ministère des Technologies de la Communication, notre pays compterait 387 576 abonnés à l’internet. Des chiffres (légèrement) contredits par l’ATI qui affiche (par excès de modestie ?) 281.257 abonnés, dont une majorité écrasante (227.303) disposant de l’ADSL. Il peut donc sembler paradoxal que nos facebookeurs soient plus nombreux que nos abonnés au net. Mais en apparence seulement. Les amateurs tunisiens ne sont pas nécessairement installés dans leur pays natal. Le portail peut d’ailleurs leur permettre de garder le contact avec leur terre d’origine. Autant de facteurs qui rendent difficile l’évaluation du potentiel réel d’un tel support dans notre pays. Les limites de sa croissance ne sont donc pas clairement perceptibles.
Une chose est sûre : des associations tunisiennes ont d’ores et déjà intégré les réseaux sociaux dans leur panoplie d’outils de communication. Et Facebook prend une importance grandissante dans la vie de nos jeunes et moins jeunes. Un internaute tunisien a d’ailleurs fait remarquer sur le site de webmanagercenter.com : «il n’y a que l’Espérance (sportive de Tunis) pour rassembler autant de membres».
Oualid Chine
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