« Ils se jettent directement dans la gueule du loup sans même avoir étudié la carte » affirme le jeune homme. Avant d’ajouter « la principale difficulté est de bien choisir ses armes en fonction de ses coéquipiers, afin de se compléter en attaque comme en défense. Mais la plupart ne savent même pas se servir intelligemment de leurs armes. Ils tirent comme de vulgaires cowboys sur tout ce qui bouge» !
Le combat débute. L’adolescent maitrise parfaitement la situation et dirige son personnage d’une main de fer. Quelques minutes lui suffisent pour venir à bout (et avec une facilité déconcertante) de ses trois adversaires. Des milliers d’heures d’entrainement lui ont permis finalement de l’emporter presque trop facilement. Et face à trois adversaires, s’il vous plait. Il s’appelle Mehdi. C’est un amateur tunisien, du désormais légendaire Counter Strike. Trois adolescents lui ont lancé un défi. Ils lui ont proposé de faire une partie en réseau à quatre. Ils se mettront à trois pour essayer de le battre. Et ce n’est que justice, étant donné son niveau de jeu, bien plus élevé que celui de ses adversaires. Mehdi a d’ailleurs accepté sans hésiter, se régalant d’avance de sa victoire.
Counter Strike est sans doute l’un des jeux en réseau le plus populaire dans le monde. Il comptabilise ainsi plus de 9 millions de téléchargement effectués à ce jour. Son succès est tel qu’il ne cesse de faire parler de lui dans la plupart des concours et des manifestations des jeux en réseau. On, le retrouvera, en effet, à la coupe du monde des jeux vidéo qui se déroulera prochainement à la cité des sciences (tunisiagame.com). Sorti en 2000 sous sa version finale, 1.6 en l’occurrence, ce célèbre jeu de tir (à la première personne, FPS) a également bercé toute une génération de joueurs tunisiens. Basé sur le concept d’équipe avant toute chose, il permet à plusieurs joueurs d’être connectés en même temps, créant ainsi une ambiance unique en son genre, ou chacun à un rôle bien définis par rapport à l’autre. Un chef d’équipe donne ses ordres, tout le monde s’entraide, en protégeant les membres de son groupe….le tout agrémenté d’un réalisme extraordinaire….. Pas étonnant qu’il ait remporté autant de succès, surtout auprès de nos jeunes.
Contre-terrorisme (virtuel)
Pour les non initiés, Counter Strike signifie littéralement contre-terrorisme. On peut ainsi choisir le camp des forces d’intervention spéciales de la police, ou préférer le côté obscur de la force… celui des terroristes. L’équilibre des forces au sein des deux groupes est bien calculé. En effet, les deux parties possèdent toute une panoplie d’armes et d’outils leur permettant de combattre de manières différentes. Les deux équipes formées, vient ensuite le choix des maps (cartes virtuelles). Chacune d’elles correspond à un endroit bien spécifique, relatives au nombre de joueurs, au type de partie…. En outre, les affrontements s’inspirent de faits réels. Ainsi, les contre terroristes auront pour but de désamorcer une bombe ou bien de libérer des otages. Mêmes les armes, modélisées à la perfection, sont d’un réalisme vraiment bluffant.
Les adeptes tunisiens de ce jeu sont très nombreux. Il suffit d’aller voir dans les publinet de la capitale, pour s’en rendre compte. C’est ainsi qu’on a appris à connaitre Mehdi, un inconditionnel des jeux en réseau. Grâce à des années d’expérience, il est devenu incollable sur Counter Strike. Il connait parfaitement tous les trucs et astuces qui font la différence. Une progression fulgurante due à un entrainement assidu. « J’ai peut être passé plus de 2000 heures à ce jeu. Chaque dimanche, j’ai l’habitude de faire quelques parties acharnées entre amis. Ce que j’apprécie le plus, ce sont les poussées d’adrénaline qu’il procure !! J’adore ce jeu ! ». Le jeune homme, compte bientôt s’inscrire au tournoi des jeux vidéo. Mais préfère-t-il endosser l’uniforme (virtuel) des forces de police, ou plutôt se mettre dans la peau d’un terroriste traqué par les gendarmes? Sa réponse est claire : « Peu importe le camp choisi. Ce qui compte pour moi, et à chaque partie, c’est l’ivresse de la victoire».
Samy Ben Naceur
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