Tunisie : Myspace soutient nos musiciens

Tous les moyens sont bons, pour faire un maximum de pub à peu de frais, pour promouvoir titres et albums musicaux. Si Gultrah Sound System, Balti, Samsa se sont fait connaitre, c’est aussi grâce à Myspace.

On ne compte plus les artistes tunisiens qui se sont fait connaître grâce à Myspace. En diffusant des dizaines de titres musicaux sur la toile, issus de styles aussi originaux qu’éclectiques, ils ont misé sur ce nouveau moyen de communication et de diffusion. Le but affiché : séduire un producteur ou sponsor. Ainsi, tous les moyens sont bons, pour faire un maximum de pub à peu de frais, pour promouvoir ainsi titres et albums musicaux. Le parfait exemple est sans doute le rappeur tunisien Balti qui, grâce à son sulfureux et intrépide titre : « Palestine », a fini par imposer son style aussi rageur qu’engagé sur la blogosphère tunisienne. De même, pour le groupe Gultrah Sound System (écouter ici), qui scande un sympathique mélange de reggae et d’afro beat. Il a su attirer de plus en plus de jeunes adeptes avec une musique chaleureuse, ultra rythmée et complètement atypique sur la scène tunisienne.


Dans le style oriental cette fois, Amine et Hamza M’raihi , qui ont complètement réinventé les instruments du luth et du Qanun avec une musique basée sur le maqam et l’improvisation, sont tout aussi présents sur Myspace (écouter ici). Plus animée et moins stéréotypée, leur musique est devenu incontournable pour les connaisseurs. Forts de leurs succès, les deux frères ont déjà 4 albums à leurs actifs, et ne cessent de se produire sur les plus prestigieuses scènes internationales.

Autre originalité cette fois, avec Zohra (écouter ici), qui renoue avec l’héritage culturel du patrimoine tunisien, tirant ses origines de chants ancestraux de la région de Gafsa. Grâce à sa musique aux effluves méditerranéens, l’artiste ose le mariage entre authenticité et musique issue du présent. Elle y intègre divers instruments contemporains, comme le piano, le saxophone ou la batterie. Le résultat est tout à fait surprenant : on se laisse aisément bercer par ce chant tribal profondément enraciné dans notre terroir, mais mâtiné d’intonations jazz et rock.

Dans un tout autre style, le groupe Samsa (écouter ici), font dans la musique pop alternative, avec comme spécificité un mélange subtil entre musique orientale et occidentale, le tout sublimé par un chant tunisois suave et sensuel. Ce groupe à été élu meilleur groupe de l’année 2007 à l’occasion du festival de la musique tunisienne.

Et tout ce beau monde profite donc à plein de ce réseau social. Grâce à ce procédé nos jeunes artistes font entendre leur voix (et leur musique) à une audience internationale.

Réseau musical avant tout

Myspace est un réseau social fondé en 2003. Il offre à ses membres un espace personnel. Ils pourront ainsi mettre en ligne leurs données, y compris des vidéos et surtout des compositions musicales. C’est d’ailleurs ce dernier point qui a finit par hisser le site communautaire aux sommets de la gloire. Hormis son côté ludique (partage d’images, rencontres, chat…) le principal atout de ce site repose sur la diffusion de musique online. En effet, pas mal d’artistes aujourd’hui de renommée internationale, ont largement recouru à ce procédé : un compte Myspace sans cesse mis à jour, avec les dates des concerts à venir, les nouveaux albums,….Certains producteurs conseilleraient même à de jeunes artistes qui débutent, de créer directement leur profil sur ce site afin de faire une promotion plus ciblée et ainsi profiter pleinement du phénomène de foule que ce réseau musical suscite.

Tous ces artistes tunisiens, venus d’horizons différents, ont pourtant un point commun : le désir d’enrichir et de faire connaître au public tunisien un répertoire musical marginalisé depuis des années. En outre, il est clair qu’il ya un manque cruel en termes d’informations. La médiatisation et le passage sur les plateaux de nos chaînes de télévision restant (trop) systématiquement réservé aux artistes mainstream. Ce n’est qu’actuellement, que le web, mis au service de la musique tunisienne, encourage l’émergence de nouveaux talents. Trop longtemps restés d’illustres inconnus.

Samy Ben Naceur

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