En Tunisie, les professionnels des médias ont intégré Google News parmi leurs outils de travail. Or voici que le moteur de recherche numéro un naffiche plus le lien « actualités » sur sa page daccueil.
Les portails dinformations tunisiens se battent pour figurer en tête de sa liste quotidienne. Nos journalistes sy réfèrent, et plutôt deux fois quune. Cest même devenu un outil de travail pour la plupart de nos professionnels des médias. Il sagit de Google News, bien sûr. Et voilà quhier, le 14 avril, la rubrique « Actualité » de la page daccueil du moteur de recherche Google a mystérieusement disparue. Or Google Actualité est devenu quasi-indispensable pour bon nombre dinternautes tunisiens. Aurions-nous donc du souci à nous faire ?
Pour ceux qui ne connaissent pas, « Google Actualité » ou « Google News » est un service de recherche en ligne créé en 2002 par la firme Mountain View . Se basant essentiellement sur un système de gestion automatique de linformation, il ne nécessite pas la présence dun journaliste. En effet, une collecte dinformations diffusées sur le web seffectue quotidiennement, lesquelles sont triées selon plusieurs critères dont la pertinence, la notoriété de la source . Pour cela, Google utilise une machine assez évoluée : Google Boot qui est une sorte de robot qui indexe les différents articles et ce, plusieurs fois par jours.
Conflits avec la presse
Or Google a eu quelques démêlés avec des agences de presse internationales. Parmi les plus connues : lAgence France Presse. Cette dernière a ainsi trainé en justice le moteur de recherche. Et pour cause : elle la accusé de diffuser des dépêches ainsi que des photos, sans aucune autorisation préalable. Face à cette menace, accentuée par une lourde amende de lordre de 17,5 millions de dollars, Google avait acquiescé, en retirant de facto toutes les informations indexées qui provenaient de lAFP. Ce nest quen 2007 que les deux parties ce sont réconciliées. En parallèle, lAgence de presse américaine AP « se préparerait à lancer une initiative dans le but de protéger les contenus du détournement en ligne, sans explicitement évoquer le moteur de recherche ». Car selon cette dépêche, Google news fournirait des liens vers le contenu de certaines sites sans partager les revenus publicitaires.
Conséquences sur les éditeurs tunisiens ?
En outre, la disparition de cette rubrique, laisse planer un sérieux doute chez les utilisateurs tunisiens. En Tunisie, les éditeurs en ligne ne sont pas (encore) au stade de pouvoir demander un partage de revenus publicitaires, et encore moins des comptes, au géant américain. Au contraire : ils se servent du moteur de recherche pour une meilleure visibilité de leurs articles sur le web, et donc pour attirer davantage de lecteurs. Il sagit donc pour eux dun outil de travail irremplaçables, et le simple fait quil disparaisse du jour au lendemain pourrait bien amener les journalistes à reconsidérer leur stratégie de communication.
Quoi quil en soit, selon certains, il sagirait dune action menée pour obliger en catimini les usagers à installer Google Desktop. Il sagit dun moteur de recherche interne qui indexe les informations présentes dans un ordinateur, afin de faciliter les recherches par type de documents. Il est également agrémenté de plugins censés simplifier la vie de lutilisateur (horloge, temps, courriels ). Cependant, daprès les critiques, ce système serait assez envahissant : il causerait un ralentissement du débit, serait même un foyer propice aux spyware et permettrait à Google de tout savoir en recueillant des informations personnelles.
Pour les plus optimistes, il sagirait tout simplement dune erreur de manipulation de la part dun employé de la firme américaine, qui nen est pas à son premier bug. Rappelez-vous, la fois ou le moteur de recherche avait classé les sites du monde entier comme étant potentiellement dangereux ! Toujours est-il que si la rubrique elle-même a disparu, il nempêche que le module news est toujours accessible via cette adresse : http://news.google.com .
Finalement, l’onglet Google News est revenu en fin de soirée, le 14 avril, pour occuper sa place habituelle sur la page d’accueil du moteur de recherche. La société n’a toujours pas donné d’explications sur ce petit jeu de cache-cache. Perplexes ?
Samy Ben Naceur
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