Du 9 au 19 avril 2009, cette session de «Jazz à Carthage by Tunisiana» sest caractérisée par une participation africaine importante mais aussi un éclectisme pertinemment programmé. Bienvenue en Afrique, premier producteur mondial de rythme !
Cest sur le web que les premiers billets ont été vendus en des temps record ! «Jazz à Carthage by Tunisiana», dans sa cinquième édition, a enregistré un nouveau succès auprès dun public assoiffé dévénements musicaux de qualité. Loin de la sonorisation défaillante et des conditions de spectacle désagréables, «Jazz à Carthage by Tunisiana» a encore drainé des milliers de spectateurs, amateurs et passionnés venus découvrir sur scène les performances de quelques vedettes de la scène jazz internationale. La communication déjà établie avec un site web aussi informatif que divertissant (www.jazzacarthage.com) mais aussi à travers des pages dévénemen
ts sur Facebook. La vente sest aussi fiée au web sur www.scoop-tickets.com, depuis le mois de janvier, avec un pourcentage variant entre 20% et 30% des billets disponibles en ligne. Témoin de la réussite de la communication événementielle sur le web, la salle du Barcelo, hôtel hôte de lévénement, était archicomble au minimum durant 3 soirées dont celle dAnouar Brahem et celle de Keziah Jones. A commencer, jeudi 9 avril, par la scène jazz britannique lors de louverture avec Ray Gelato, maestro du swing et maître incontesté du saxophone, en passant par lauthentique scène jazz américaine représentée par Charles Lloyd, génie de saxophone et de flûte, un véritable monument du jazz dont la carrière a croisé celle des incontournables BB King, Keith Jarett, Don Cherry, Ornette Coleman ou encore Petrucciani. Les concerts de cette session nous ont permis de découvrir, en live, les multiples facettes que le jazz a pu prendre au fil des années. Nominé aux Grammy en 1997 et en 1999 ou encore winner du Miles Davies Award au Montréal Jazz Festival en 2006, le pianiste américain Brad Mehldau était de la partie. Quant aux amateurs dun jazz puisant dans lold school réinventant la new school, ils étaient gâtés avec lhumour et la sensibilité décapants du vocaliste dexception, Kevin Mahogany. La cuisine interne de Scoop Organisation ne sest pas contentée de cela, mais elle est partie plus loin que le jazz afin de nous faire découvrir dautres couleurs musicales. Dans cette perspective, lAfrique, terre dorigine de cette musique, était à lhonneur !
Mama Africa : la source !
Remarquable participation que celle des artistes africains lors de cette 5ème édition de «Jazz à Carthage» ! «Certains américains et européens me disent que je fais de lafro jazz alors que, non ! Cest tout simplement de la musique malienne, de la musique africaine !» déclare Oumou Sangaré lors dune rencontre avec la presse après son concert. Accompagnée par 10 musiciens et choristes, Oumou Sangaré a ébloui un public tunisien peu familiarisé avec la culture de son propre continent et lui a fait découvrir plusieurs instruments très particuliers dans leur usage et leur spécificité sonore : la Calebasse et le Kamele N’Goni. Mais le moment le plus fort a été luvre du Nigérian, Keziah Jones. «Peut être que ma musique est attachante, parce quavant quand je jouais dans les rues de Londres et ceux de Paris, je cherchais a attiré lattention des gens par tous les moyens. Cest comme ça que jai commencé à me servir de ma guitare pas uniquement comme un instrument mélodique mais aussi en tant quinstrument de percussion.» explique Keziah. Tirant son énergie des percussions africaines et son élan de lusage particulier de la guitare, la musique de Keziah Jones a fait vibrer la foule lors de 2 concerts (suite à lannulation de la participation dAyo voir larticle (ici).
Voilà que linventeur du Blufunk sest trouvé un public assoiffé de groove et à une association bien tressé entre les solos de performer de Keziah et son côté spontanné du chanteur qui se met à torse nue avec la montée de chaleur dans la salle du concert.
Keziah se démarque par son attachement à ses origines africaines, et sa lutte pour l’égalité culturelle. Porteur de la négritude en musique comme le fut Sédar Senghor en poésie, Keziah sest exprimé à Tekiano autour de ce sujet : « Toutes les mélodies et les compositions européennes ont des copyrights (droit dauteur) et les musiciens européen et américains en prennent comptent. Mais quand il sagit des rythmes africains tout le monde peut en faire usage dans la totale légalité. Cest injuste et je pense quil y a un énorme travail à faire par rapport à ça.»
En première mondiale, Anouar Brahem a présenté son nouveau projet dont le disque paraîtra vers août 2009. Il y était bien entouré, dans une formation quartet installant une atmosphère plus chaude avec lintégration de la percussion absente dans les dernières créations du grand enfant de Halfaouine. «Cest dédié à lâme du poète palestinien Mahmoud Darwich !» confie Anouar aux quelques 1300 spectateurs. Offrant des morceaux comme “Ashiq Min Beirut “, “Raks Ala Al-Amwej “, “Tareeq Ila Djibouti ” and “Ila Oyooni Rita “. Anouar Brahem Quartet venant de 4 pays différents (Tunisie, Allemagne, Suède et Liban), na cessé tout au long du spectacle de nous faire voyager, une destination après lautre, jusquà ce quon se retrouve dans un lieu très particulière. Ni Djibouti, ni Moyen Orient, ni même la médina de Tunis bienvenue au nouvel univers dAnouar Brahem Bienvenue en Afrique, premier producteur mondial de rythme !
Thameur Mekki
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