Tunisie : Les ravages du E-tbezniss

«Les Tunisiens manqueraient-ils de testostérone» ? C’est ce que fait remarquer une blogueuse déçue par leurs piètres performances… Le web et la drague virtuelle y seraient-il pour quelque chose ?

La rencontre de l’âme sœur sur le web ! Comment faire l’impasse sur un phénomène qui concerne la majeure partie des Tunisiennes et des Tunisiens ? Le sujet est de moins en moins tabou. Les blogueurs s’en donnent même à cœur joie, avec des posts qui fusent de toute part. Le dernier en date, celui d’une bloggeuse qui avoue être déçue par les Tunisiens. A ses dires, ils « ne savent pas draguer, manquent terriblement de testostérone ». Bref, selon elle, nos hommes ne seraient que des « joubana ». Le mot est trop fort, ont commenté certains, qui ont préféré le terme plus mesuré d’introverti… Selon certaines filles, comme l’avis d’une bloggeuse, le Tunisien serait un très mauvais… dragueur. Introverti, honteux, ce dernier utiliserait le net comme moyen de substitution à la « vraie »drague, dont il ne maitriserait malheureusement plus les rudiments les plus élémentaires. De quoi regretter nos bons vieux chanab, aux regards brûlants, sourire ravageur, et moustache saillante !


En effet, notre bloggeuse (lien) nous fait part de ses mésaventures avec les « mecs tunisiens ». En s’asseyant dans un café de la capitale, elle s’est retrouvée nez à nez avec un beau jeune homme. Echanges de sourires, de regards langoureux… Sans plus. Notre héroïne a été déçue par ce manque d’initiative qu’elle a remarqué chez la plupart des garçons tunisiens au cours de ses péripéties amoureuses. Elle avoue qu’à chaque rencontre, il a toujours fallu qu’elle fasse le premier pas. Question d’humilité, de timidité ? Quoi qu’il en soit, notre bloggeuse en est ressortie cruellement déçue de ses aventures avec les hommes tunisiens qui, à la croire, «manquent d’initiative et de courage ».

Et pour cause: ce sont désormais nos fournisseurs d’accès qui jouent le rôle d’entremetteuses….et ils y arrivent très bien. Force est de constater que draguer virtuellement est devenu un jeu d’enfant. Il suffit pour cela d’accéder à la toile pour tomber sur des centaines de propositions émanant des deux sexes. A vrai dire, nous sommes bien loin des khatba d’antan ou nos chères dulcinées nous étaient présentées sur un plateau d’argent. Notamment, grâce au porte à porte ancestral, effectué par nos grands-mères à la recherche d’éventuelles futures épouses pour leur prétendant. Seulement les temps ont changé ! Même les relations entre les deux sexes, le beau et le soi-disant « fort » se sont « virtualisées ». Et force est de constater que ce nouveau phénomène est désormais bien ancré dans les mœurs de notre société.

Mariage en ligne

En tapant le seul mot clé « rencontres » suivi de « Tunisie », on est stupéfait devant le nombre de Tunisiens inscrits dans des sites spécialisés dans les rencontres et le chat amoureux. Qu’ils soient maghrébins à l’exemple de Entiwena , Zawej, monbled  ou étrangers comme amoureux, meetic , domeconnexion… Ces sites impliquent curieusement une présence massive de célibataires tunisiens. Une fois inscrit sur l’un des sites, il reste qu’à choisir l’âge, le sexe, la ville…et hop, le tour est joué. Les propositions foisonnent, de par et d’autre avec malgré tout, une part beaucoup plus importante pour les propositions sérieuses dont le but évident n’est autre que l’union sacrée du mariage. Comme c’est le cas pour Mouna.b « jeune fille âgée 31 ans, charmante, douce, calme, travaillant comme cadre dans un établissement publique cherche à rencontrer l’homme de sa vie.. », ou bien Hafedh « JH de 27 ans, ingénieur, charmant pratiquant, responsable, intelligent, très bien éduqué, teint clair, aime le sport, de nature calme et attentif… ». Mouna.b et Hafedh ne sont que deux stéréotypes parmi tant d’autres, qui comptent désormais sur le web pour trouver l’âme sœur.


Paradoxalement, on constate avec étonnement que la plupart de ces prétendant(es) bénéficient d’une bonne situation financière, qu’ils sont de plus en plus jeunes et qu’ils affichent des motivations sérieuses quant à leur futur engagement… Les innombrables termes récurrents utilisés à bon escient, tels que « bent Aila », « bon niveau intellectuel » ou encore « niveau universitaire » et « désireux de fonder une famille » prouvent que l’on est pas loin de l’agence matrimoniale telle qu’elle a été conçue à ses débuts. Ainsi, le fait d’avoir recours à la toile pour dénicher la perle rare pourrait tout simplement s’expliquer par un manque de temps. D’autres attribueront ce succès à l’anonymat du web, qui permet de multiplier les rencontres en un temps record. A moins que… notre bloggeuse Maq3ara ait raison de se poser la question « à ce point les mecs tunisiens sont devenus trouillards »?!

Samy Ben Naceur

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