Tekiano :: TeK'n'Kult

Un Tunisien pour sauver Ariane 501 ?

Ariane 501 a explosé en plein vol. Selon la NASA, la fusée aurait pu être sauvée, si seulement on avait suivi la méthode d’un professeur tunisien, vivant actuellement au Canada…

Ariane 501 a explosé en plein vol. Selon la NASA, la fusée aurait pu être sauvée, si seulement on avait suivi la méthode d’un professeur tunisien, vivant actuellement au Canada.

Il s’appelle Sofiene Tahar, il est ingénieur en électronique et informatique à l’université Concordia, à Montréal. Sa nouvelle méthode de travail a créé une vague sans précédent dans plusieurs domaines de la recherche scientifique, dont celui de l’aéronautique. A tel point que plusieurs firmes de renommée mondiale le sollicitent chaque jour…


Un Tunisien pour sauver Ariane 501

Le journal canadien Le Devoir.com lui consacrera un article des plus élogieux (lien).
Le Tunisien raconte ses débuts en Allemagne avant d’arriver en Amérique du Nord,
tout en précisant qu’en 1995, il est venu réaliser un post doctorat à l’Université de Montréal et que, grâce à cela, il a pu par la suite devenir professeur à l’Université de Concordia au Canada.

Dirigeant une équipe de 25 chercheurs du Hardware vérification Group de l’université, l’ingénieur tunisien base ses recherches sur la « Formal Probabilistic Analysis Using Theorem Proving ». Il s’agit d’un système très complexe, capable de repérer un maximum de scénarios envisageables que pourrait subir un avion, un réacteur nucléaire, ou une fusée… Utilisant pour cela des méthodes d’analyses, de simulation et de calculs, pour déceler une défaillance du système… et éviter ainsi une catastrophe.

M.Tahar précise notamment que son domaine de recherche peut même toucher notre vie quotidienne, surtout après l’invasion des TICs. Des réseaux de communication, en passant par les puces électroniques des ordinateurs, les avions, les logiciels…«Je me passionne pour le fonctionnement des systèmes, qu’il s’agisse de logiciels ou de matériels» revendique-il.

Le chercheur pose le dilemme de la complexité des systèmes que produisent les industries liées aux hautes technologies. D’après lui, elles ne se préoccupent pas assez des des tests préliminaires de fonctionnement. «Prenez par exemple le microprocesseur Pentium d’Intel, dit-il. Celui-ci contient plus d’un milliard de transistors! On a donc la technologie pour fabriquer ce genre de “monstres”, mais comment s’assurer qu’il fonctionne correctement?». Même si les spécialistes de la microélectronique et du logiciel consacrent 70 % de leur budget à la vérification de la fiabilité de leur produit, ils se limitent souvent à des techniques de simulation des scénarios principaux. L’ingénieur précise «qu’il est impossible de reproduire tous les cas imaginables, puisque cela prendrait des milliards d’années.»

Son travail consiste pourtant à trouver toutes les failles possibles et ce, « d’un point de vue exhaustif » comme il le précise. Pour cela, son équipe a recours à des logiciels de calcul très sophistiqués.


Sauver Ariane

M. Tahar évoque par exemple la fusée Ariane 501 qui a explosé en plein vol, 40 secondes après son décollage. Victime d’une panne liée à son système de navigation, la fusée transportait à son bord la bagatelle de quatre satellites Cluster (équivalent à une perte de 370 millions de dollars). Après enquête, il s’est avéré que le problème était relatif à une infime portion de code qui contrôlait l’ordinateur de bord. La NASA a fini par avouer que la fusée aurait pu être sauvée, si la méthode du professeur tunisien avait été utilisée avant son lancement. Cette information n’est d’ailleurs, par tombée dans l’oreille d’un sourd.

Dès lors, les travaux entrepris par Sofiene Tahar et son équipe sont suivis de très près. Notamment sa démarche concernant l’application de la théorie des probabilités à l’identification des failles dans un système donné, comme par exemple l’influence des conditions météorologiques sur un système et les comportements probabilistes qui en résultent.

Des firmes du calibre de STMicroelectronics, et des géants de l’avionique comme Rockwell Collins s’intéressent à ses travaux. Des sommités de l’université de Cambridge en Grande-Bretagne voudraient appliquer la méthode du tunisien à leur propre domaines de recherche.

«Les choses vont vraiment très vite pour nous!» fait remarquer l’ingénieur, visiblement dépassé par les évènements. Une chose est sure : quand les conditions sont propices, quelques Tunisiens peuvent décoller comme une fusée. Mais on aurait tant aimé voir leur potentiel exploser (plus souvent) en Tunisie.

Samy Ben Naceur

Quitter la version mobile