Un portail sportif tunisien a pris un journaliste indélicat en flagrant délit de plagiat. Nos internautes n’ont pas fini de faire couler de l’encre. Au point de faire des taches dégoulinantes sur les «unes» de nos quotidiens imprimés…
Un portail sportif tunisien a pris un journaliste indélicat en flagrant délit de plagiat. Nos internautes nont pas fini de faire couler de lencre. Au point de faire des taches dégoulinantes sur les «unes» de nos quotidiens imprimés.
Un portail sportif tunisien, consacré à lactualité espérantiste, a attrapé un plagiaire en flagrant délit. Sagirait-il dun simple copier-coller commis par un blogueur indélicat ? Pas vraiment. Le coupable ? Il sagit dun quotidien national bien installé sur son piédestal, que nul ne songerait à déboulonner. Le site e-s-tunis.com , une référence pour les inconditionnels du Parc B, suit lactualité de léquipe de Bab Souika de très près. Au point que des journalistes professionnels se sont mis à « reprendre » ses scoops publiés en ligne.
La presse imprimée piégée
Las de voir leurs informations exclusives reprises par les uns et les autres, sans que tout ce «beau» monde ne cite les sources, les e-journalistes ont tendu un piège. Ce faisant, ils ont certes pris quelques libertés avec léthique journalistique. Nont-ils pas induit délibérément leurs lecteurs en erreur ? Mais à la guerre comme à la guerre, rétorqueraient-ils. Car sinon, comment prouver la véritable origine de linformation ? Si celle-ci est vraie et dument vérifiée, les sources peuvent être multiples. Par contre, une erreur volontaire, savamment préparée avec une pincée dépices pour en accentuer la saveur, ne peut provenir que dune seule «cuisine». Le stratagème a réussi. Le quotidien imprimé a ainsi publié la fausse information, la reprenant même à son compte. Et voici que le «journaliste professionnel» se fait sacrément remonter les bretelles par des blogueurs à la petite semaine.
Que la presse imprimée sinspire de plus en plus des blogs et autres portails en ligne est désormais une réalité admise. Les blogueurs, généralement fous passionnés par un sujet dont ils se font une spécialité, deviennent ainsi souvent une référence dans leur domaine de prédilection. Il est donc somme toute naturel de sinformer auprès de cette précieuse source, tous les jours plus abondante. Les journaux en ligne sont par définition plus réactifs, nouvelles technologies obligent. Ils imposent un nouveau rythme, donne le la et le tempo de linfo. Or en Tunisie, la presse imprimée se met à se servir un peu trop souvent dans le nouveau réservoir de son alter ego électronique. Sans même parfois respecter les plus élémentaires règles du métier.
Tigres de papier
En Tunisie comme ailleurs, limprimé fait encore pourtant (plus pour longtemps ?) autorité. Le papier garde un semblant dascendant, dû, sans doute, à son grand âge. Et dieu sait que les vieillards sont respectés dans nos contrées. Mais sils en viennent à dépasser largement lâge de raison, même sils continuent dêtre honorés comme il se doit pour leurs cheveux blancs, on naccordera plus autant de crédit à leurs paroles. Même si on ose rarement les faire taire, éducation arabo-islamique oblige. Une chose est sûre. Nos internautes, blogueurs et autres facebookeurs nont pas fini de faire couler de lencre en Tunisie. Au point de faire de jolies taches dégoulinantes sur les «unes» de nos quotidiens imprimés. Ces vieux tigres de papier.
Oualid Chine