Métier: Les développeurs du web tunisien

Le métier de développeur web en Tunisie, côté cours, mais également côté jardin, avec en filigrane le salaire des fous du code. Dans certaines boîtes Offshore on est plus proche du travail à la chaine que de la création. Mais tout se paye …

Le métier de développeur web en Tunisie, côté cours, mais également côté jardin, avec en filigrane le salaire des fous du code. Dans certaines boîtes Offshore on est plus proche du travail à la chaine que de la création. Mais tout se paye !

La saga des métiers continue aujourd’hui, avec le développeur web. Contrairement au Webdesigner, plus ancré dans la communication, le développeur est d’avantage orienté programmation.

 

Mais hormis la conception de programmes et de lignes de codes nécessaires au bon fonctionnement et à la maintenance d’un site web, il travaille en étroite collaboration avec des concepteurs graphistes et des commerciaux qui définissent respectivement l’ergonomie d’un produit et sa finalité par rapport aux clients.

Considéré comme étant un expert des langages informatiques liés au net (HTML,PHP, ASP, Ajax, Javascript,CSS ) le développeur web se doit de répondre à un cahier de charges relatif aux exigences de l’entreprise. Pour cela, il utilise toute une panoplie de logiciels tels que Dreamweaver, qui a fini par s’imposer dans le monde du codage html, mais également des suites comme Wamp Server, qui facilitent l’installation de la trilogie de PhP, du serveur Apache, et de la base de données MySql. Cela dit, puisque le développeur travaille en symbiose avec le web designer, Photoshop, le logiciel classique de retouche d’image reste incontournable.

Mais au-delà de la maitrise technique, la créativité est également une qualité essentielle pour un développeur digne de nom. Yamen Ennajeh, issu de l’institut supérieur des arts et multimédia de la Manouba (ISAMM) et travaillant dans une entreprise privée ne dit pas autre chose. Mieux : selon lui, « l’improvisation est une preuve du degré d’inventivité que peut apporter un développeur au sein de l’entreprise qui l’emploie, outre sa logique de programmation ainsi que ses rudiments, qu’il a au préalable acquis lors de sa formation universitaire ». Pour s’améliorer ? Il n’y a pas de secrets. Pour notre homme « les stages à répétition, dans des entreprises différentes, constituent le meilleur moyen de se perfectionner ».

Spécialisé dans le langage php qu’il a appris sur le tas et qu’il affectionne particulièrement, Yamen apprécie le fait, outre son aspect Opensource, qu’il s’agit d’un langage clair et pratique. Entre autre, la communauté php est entièrement basée sur l’entraide et n’a de ce fait, aucune ambition commerciale lié à un monopole quelconque à l’exemple de certains langages comme ASP de Microsoft ou encore JSP, de la société SUN. A cet égard, l’écrasante majorité des développeurs tunisiens, ont effectivement opté pour le PhP.

Côté cours

Les formations au métier de développeur web, ne sont pas toujours très adaptées aux besoins réels du marché du travail. Dans les institutions étatiques, on jongle un peu trop souvent avec différentes matières, allant de l’apprentissage des différents langages de programmation, au graphisme, dessin, montage vidéo et audio…lesquels sont également enseignés à l’école des beaux-arts. Ainsi, dans certains centres de formation publics pourtant reconnus, les quelques cours de PHP ne dépassent guère les quelques heures, prodiguées à la va-vite. Or il s’agit incontestablement d’un langage essentiel pour le développeur. En somme, ceux qui en ont donc fait leur métier en Tunisie, sont donc en grande partie des autodidactes. Des carences qui ne contribuent du reste pas à attirer davantage de sociétés étrangères. Toujours est-il que les écoles font florès en Tunisie, qu’elles soient publiques, comme l’INSAT, l’institut supérieur des études technologiques de la Charguia, l’Institut Supérieur d’Informatique et de Mathématiques de Monastir où encore l’institut sup Informatique de l’Ariana (ISI), ou privées.

Le salaire du développeur

Les entreprises étrangères Off Shore, de plus en plus présente en Tunisie offrent, sans surprise, les meilleurs salaires, qui tutoient les 1500 dinars. Soit près du double de ce que proposent les sociétés tunisiennes orientées vers le marché local, qui offrent des salaires de 700 à 800 dinars. Mais il n’y a pas que le fric dans la vie. Yamen fait remarquer que le développeur peut parfois être amené à un dilemme bien particulier : « Certaines boîtes Offshore où j’ai travaillé, privilégiaient le côté productif au détriment du créatif. On était proche du travail à la chaine où toutes les tâches sont répétitives et ennuyeuses à souhait ». Ce qui, on en conviendra, n’est pas toujours facile à supporter, mais tout se paye !

Samy Ben Naceur