Le rappeur américain Jay-Z tire sur le bling bling, et sur le logiciel Auto-Tune. Signant le retour tonitruant du rap Old School. La vidéo du premier single extrait du nouvel album est en rotation sur …
Le rappeur américain Jay-Z tire sur le bling bling, et sur le logiciel Auto-Tune. Signant le retour tonitruant du rap Old School. La vidéo du premier single extrait du nouvel album est en rotation sur le web depuis 2 semaines.
Produit par No ID, ce morceau sinscrit dans un registre Old School du rap américain avec une musique vivante interprétée par un quartet de jazz dans un sampling du morceau de Janko Nilovic et Dave Sucky, In the Space (voir la vidéo sur son site officiel www.jay-z.com ).
Old School VS Auto-Tune
Logiciel créé par la société Antares Audio Technologies en 1997, Auto-Tune analyse le pitch de la voix et la recale si nécessaire en lalignant sur une gamme définie davance. Même un piètre interprète peut chanter juste grâce à ce correcteur de fausses notes agissant en temps réel.
Des chanteurs tels que les rappeurs américains Lil Wayne et Kanye West, Akon, les Daft Punk ainsi que les Français Booba, La Fouine et Rohff sont connus pour en avoir fait usage. Mais celui qui a fait le plus connaître ce logiciel à travers sa musique est le rappeur (ou pseudo rappeur ricain) T-Pain. Dailleurs, Jay-Z le cite dans sa guerre anti Auto-Tune en scandant : « Get back to rap you T-Painn too much » (Revenez au rap vous T-Painez trop, traduction littérale en français). Chaînes en or, platine et diamants brisés, vêtements scintillants en feu, bouteilles de champagne et packs dAuto-Tune explosés, le clip vidéo du morceau baigne dans un univers underground. Tourné dans un sous-sol, avec un quartet de jazz aux instruments, vêtements simple et ambiance sombre, Jay-Z signe un retour aux racines du rap.
Marre du bling bling !
Dans ses lyrics, il sattaque et tourne en dérision les rappeurs bling bling. «your n***** jeans too tight, your colors too bright, your voice too light (Vos jeans sont trop serrés, vos couleurs trop brillantes, vos voix trop légères, traduction littérale en français). Il se déchaine contre ces rappeurs trop versés dans les apparences et les gadgets fashion massivement véhiculés dans la musique afro américaine actuelle. Et pour cause: la black music sombre à lombre de la gigantesque industrie du disque aux exigences trop souvent contradictoires avec lessence même de cette musique sortie des ghettos. Mais justement parce quelle en est sortie, et dont la pratique prend son essence de la street credibility.
«I know we facin a recession but the music yall makin gonna make it the great depression» (Je sais quon est face à une régression mais la musique que vous faites en fera une grande dépression, traduction littérale en français) rappe Jay-Z dans «Death Of Auto-Tune».
A lorigine un pur produit de la contre culture, le rap, expression musical du hip hop, est supposé rejeter la pacotille façon jet-set et high society. Vérité première que Jay Z, avec 13 albums solo et 7 grammy award, à son actif, co-fondateur du prestigieux label de rap Roc-A-Fella Records, entend rappeler à sa façon.
Thameur Mekki