« Hobb Story… ouvrir par ici » est un mode d’emploi pour la sexualité au monde arabe. Un Kâma-Soûtra théâtral sur la perception de la sexualité dans les pays arabes sous différents angles, dans différentes positions mentales et sociales…
« Hobb Story ouvrir par ici » est un mode demploi pour la sexualité au monde arabe. Un Kâma-Soûtra théâtral sur la perception de la sexualité dans les pays arabes sous différents angles, dans différentes positions mentales et sociales.
Mise en scène par Lotfi Achour assisté par Kais Zayed et Anissa Daoud, «Hobb Story ouvrir par ici» est une fiction documentaire et théâtrale. La première de cette pièce a été présentée, vendredi 10 juillet, à lAmphithéâtre de plein air de Hammamet, par le biais dun dialogue entre théâtre et cinéma. A travers une scénographie circulaire, un champ de blé au côté dune pomme (allusion au fruit interdit) a servi de plateau pour un talk show animé par une libanaise sexy, interprétée par la tunisienne Faten Riahi. Dans ce talk show, des scènes nous présentant des chroniques damour et de sexualité se suivent. La manière dont les médias profitent du vécu des gens et infiltrent leurs vies privées en visant à accrocher le téléspectateur en stimulant son côté voyeuriste tantôt à travers des témoignages tantôt avec des reconstitutions de faits.
Eros et Thanatos
LAmour chez les Arabes
A travers des témoignages réels filmés, lhumour na pas tardé à sinstaller. Avec une dizaines de personnages à lécran, ces témoignages sont partis de la femme âgée jusquaux jeunes hommes en passant par une jeune fille qui tolère lhomosexualité masculine mais ne tolère pas les « esbiennes », une beurette Une ironie du sort avec ses multiples écrans et moniteurs, ses câbles qui traînent et ses invités qui défilent, ses animatrices sexy, ses témoignages cachés et à visage découvert, tel sera le cadre de cette création, qui sannonce comme – le détournement – dun débat télévisé autour de « lAmour chez les Arabes ». Selon Lotfi Achour, ce thème ancien et prisé, que limaginaire arabe, profondément sentimental dit-on, na pas cessé de célébrer depuis des siècles, à travers ses poètes et jusquà ses «bloggeurs» daujourdhui. De lAtlantique au Golfe Arabe, les interventions des chroniqueurs salternent afin de nous présenter différents personnages qui partagent leurs vécus avec le public. Interprété respectivement par Moez Toumi et Jawher El Basti, Om Rached, une femme du Golfe Arabe qui parle de la perversité de son mari et de la mort de son fils tué par son propre père. Un algérien au mental chaud, porteur dune franchise dun simple desprit ou des tunisiens et des égyptiens en pleine crise identitaire schizophrénique. Le tout avec des escapades sonores qui ont profité de la sensualité de la musique folk concoctée et interprétée par Jawhar El Basti, fils de Abderraouf El Basti ministre de la culture et de la sauvegarde du patrimoine, qui a assisté à la représentation.
Chekra Rammeh et Moez Toumi ont même profité du sujet pour ouvrir une parenthèse rappelant que lharcèlement sexuel est interdit par la loi en citant larticle conforme et en le rappelant aux dragueurs insolents et agressifs et même aux câleurs du bus [cest ainsi que Fellag les a appelé dans lune de ses pièces, NDLR]. Soit une véritable «déconstruction de la carte postale de lamour», comme en témoigne Jawhar El Basti.
Thameur Mekki