Les FAIs tunisiens visent à développer leur activité de hosting. LATI soutient mordicus le .tn. Et voici que Topnet compte investir jusquà 1 millions de dinars dans son nouveau Datacenter.
Le net tunisien sapprête à ouvrir le .tn à toutes les sociétés, mais une phase primordiale sest imposée : la réservation du .tn aux propriétaires du .com.tn. Cette phase, appelée sunrise, a pris du retard sur le calendrier fixé initialement. Problème évoqué : le désintérêt des sociétés tunisiennes pour cette extension nationale sur le net. Une réaction qui nest pas au goût de M. Kamal Saadaoui, le président directeur général de lAgence Tunisienne dInternet (ATI). Il nous promet donc de nouvelles campagnes dinformation plus agressives pour faire changer davis les plus récalcitrants (lire cette actu). Pouvons-nous donc considérer le .tn comme un flop ? Pour M. Mehdi Khmiri, Président Directeur Général du FAI Topnet, «le .tn est intéressant sur le long terme. Si le nombre des réservations en .tn ne vole pas haut, cest à cause du faible nombre de créations de sites web en Tunisie et encore moins ceux qui sont destinés à être hébergés dans un serveur localisé dans notre pays».
Lhébergement local. Voilà un autre « service national » que les Tunisiens boudent en préférant se réfugier sur des plateformes à létranger. Un phénomène dont le premier hébergeur de France, deuxième en Europe, a flairé le potentiel. En effet, lé géant OVH compte sinstaller en Tunisie dici peu pour commercialiser ses services en dinars tunisiens et, dit-il, combattre « les fraudes bancaires » (lire cet article).
Alors, de quoi souffre notre hébergement national ? Est-ce une question de prix exorbitants pratiqués par les FAI tunisiens (les seuls accrédités par lATI pour lhébergement en Tunisie) ? «Pour 15 DT/mois comme entrée de gamme chez Topnet avec un nom de domaine gratuit, je peux vous assurer que ce nest pas un coût important par rapport au budget que consacrent les sociétés au processus de développement du site (webdesigner, etc.)» déclare M. Khmiri.
En effet, la vente de packs dhébergement stand alone (offre qui nest pas couplée à une autre proposition commerciale) na pas de succès en Tunisie vu le manque de dynamisme de ce secteur. Cest la raison pour laquelle les FAIs tunisiens ont opté pour une stratégie marketing qui vise à développer lactivité du hosting chez eux. Ils loffrent gratuitement aux professionnels lors de la souscription à un abonnement Internet (ADSL pro, LS, etc.). Les webmasters tunisiens, eux, donnent un autre son de cloche. En clair, la qualité de service quoffrent les plateformes dhébergement de lopérateur historique, centralisant à lui seul tous les serveurs web tunisiens, supporte mal la comparaison avec celle de la concurrence étrangère.
Or, Topnet semble vouloir attaquer le mal à sa racine. En effet, chez ce FAI, cest le branle-bas de combat pour le lancement du premier data center dhébergement de serveurs, indépendant de Tunisie Telecom. Construit selon des critères draconiens, ce centre assurera toutes les conditions de performances optimales aux serveurs avec une probabilité dinterruption avoisinant le 0.1 %. Et pour cause, la sécurité a été renforcée et laménagement de lespace est optimisé. En cas de coupure délectricité, un onduleur prendra la relève jusquà 24heure daffilée. De surcroit et pour réduire les frais de lhébergement, Topnet lancera une nouvelle option inédite en Tunisie : le virtual hosting.
Ce nouveau data center a couté la bagatelle de 500 000 DT aux caisses du FAI. Un chiffre qui augmentera, au fur et à mesure, pour atteindre les 1 000 0000 DT avec les investissements futurs. Une chose est sûre. Lhébergement web en Tunisie finit par se décarcasser.
Welid Naffati
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