Karim Achour est 5 fois champion de Tunisie, professeur de sport et moniteur de planche à voile de l’équipe nationale. Le Kitesurf, soit une planche de surf dirigée par une sorte de cerf-volant est sa passion. Pour bronzer sportivement !
Nos plages n’ont jamais été aussi animées ces dernières années. Surtout avec les activités nautiques et les sports de plage qui attirent de plus en plus les vacanciers tunisiens. Des sports parfois très spectaculaires comme le Kitesurf…. Tel est notre sujet d’aujourd’hui, que nous aborderons au cours d’un entretien avec Karim Achour, un champion passionné de planche à voile et de tout ce qui glisse sur la mer !
Du haut de ses 24 ans, Karim est déjà 5 fois champion de Tunisie, professeur de sport et moniteur de planche à voile de l’équipe nationale. A son actif, un palmarès impressionnant : participation à plusieurs compétitions internationales, dont celle de Palma à Majorque où il est arrivé 7ème et les jeux africains de 2007 en Algérie ou il décroché une 3ème place.
Quand on lui demande d’où est venue cette passion pour la planche, il nous explique que c’est grâce à l’intérêt qu’à toujours eu sa famille, notamment ses oncles, pour les sports de plage et de plein air. Ils lui ont d’ailleurs transmis leur passion dès son plus jeune âge «En été, mes oncles travaillaient souvent comme animateurs de sports nautiques dans les hôtels. Ils m’amenaient souvent avec eux » précise-t-il, avant d’ajouter « De plus, vu que j’ai la chance d’habiter à Sidi Bou Saïd, je n’ai jamais été loin de la mer, c’est ce qui a entre autres, facilité mon engagement dans cette voie, dédiée au sport et à la compétition ».
Ces compétitions, qui se déroulent à un rythme effréné pour notre champion, ne lui laissent que peu de répit. Il se retrouve ainsi, constamment à parcourir les 1300 km de nos plages dorées afin de participer à un stage ou une compétition qui lui permette de gagner en expérience et en savoir-faire. Karim est passé maitre dans son sport de prédilection, la planche à voile.
« Il s’agit d’abord d’une planche de surf agrémentée d’une voile que l’on doit diriger à l’aide du vent. Il existe deux disciplines assez différentes : le Race, qui est ma spécialité et qui consiste à effectuer des sortes de courses en pleine mer et le funboard qui touche davantage au Freestyle. Il s’agit d’effectuer des acrobaties aériennes ». Il souligne également que «Contrairement aux surfeurs tunisiens qui s’adonnent beaucoup plus à la course, les Marocains eux, préfèrent le funboard. Il ne s’agit pas d’un choix délibéré, mais de s’adapter aux conditions météorologique et aux plages de chaque pays ». C’est que nos frères Maghrébins ont aussi l’Atlantique !
En effet, afin de profiter au maximum de ce sport particulier, il est nécessaire d’avoir des conditions bien particulières : une mer très agitée avec des vents dépassant les 14 nœuds. Il va de soi qu’une plage d’huile, qui ravira à coup sur le plaisancier lambda venu faire trempette, représentera une journée complètement gâchée pour nos chasseurs de vent et de sensations fortes. Quand un véliplanchiste vous dit qu’il fait beau, c’est que la tempête n’est pas très loin. Un paradoxe que certains auront du mal à saisir…
Voici une sympathique petite séquence vidéo, histoire de vous mettre dès maintenant dans le bain… pour bronzer sportivement :
Le surf cerf-volant
Dans le même univers, et sur la même vague, Karim a découvert, il ya tout juste 4 ans, une discipline toute nouvelle qui commence néanmoins à faire son apparition en Tunisie : le Kitesurf.
Cela consiste à glisser sur une planche de surf assez réduite qui sera dirigée par une sorte de cerf-volant que l’on appelle plus communément une aile ou kite en anglais. «Le kite, contrairement à la planche à voile, est beaucoup plus facile à apprendre et à manier, car non seulement il est plus léger, mais en plus, il nécessite beaucoup moins de force dans les bras que le windsurf. Il est destiné à tous les âges, de 7 à 60 ans» nous explique Karim avec enthousiasme. Il ajoute même que le kitesurf a battu le record de vitesse de pointe des engins à voile, avec 55.2 nœuds, soit 102.2 km/h sur les flots.
Karim relève que la Fédération tunisienne de planche à voile, à laquelle est affilié le club nautique de Sidi Bou Saïd (l’un des plus anciens de la Tunisie) compte déjà environs 500 licenciés. Il précise toutefois que « ce nombre relativement élevé, est pourtant bien loin d’égaler celui des pays européens où les sports nautiques sont très développés ». En somme, avec ses côtes qui s’étirent en longueur, la Tunisie a tout pour devenir l’un leaders de la planche à voile. Pourtant, les obstacles ne manquent pas.
« Ne serait-ce que pour le matériel, très rare en Tunisie et dont le prix reste très élevé » insiste le jeune champion qui nous fait part de son opinion par rapport à l’importance du matériel utilisé « c’est comme n’importe quelle autre discipline sportive, il nous faut un matériel bien spécifique : une combinaison pour l’hiver, différentes formes de planches, des voiles, des harnais….Il faut aussi suivre l’évolution. Car avec le temps et les nouvelles technologies, notre matériel devient rapidement obsolète. »
Concernant le manque cruel de moyens et de sponsors, le champion espère que cette situation pourra bientôt s’arranger « Ne serait ce que pour pouvoir créer un club et participer aux compétitions internationales afin de leur monter ce que les Tunisiens ont dans le ventre ! Nos compatriotes ne se contentent pas de se prélasser sur les plages comme le renvoie le typique cliché touristique».
Quoi qu’il en soit, le ton est lancé, cela ne coûte rien d’aller faire un petit tour au port de Sidi Bou afin de se renseigner davantage au sein de la fédération où toute la communauté des surfeurs et autres amateurs de sensations fortes vous attendent.
Samy Ben Naceur
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