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Tunisie : «Tunice», photomontage en décalage

« Tunice, une autre vision de Tunis », ainsi s’intitule l’exposition de photographies qui se tient actuellement au café culturel «La Parenthèse» au cœur de la médina de Tunis. L’exposition est …

« Tunice, une autre vision de Tunis », ainsi s’intitule l’exposition de photographies qui se tient actuellement au café culturel «La Parenthèse» au cœur de la médina de Tunis. L’exposition est signée par le jeune photographe Slim Zahra alias Slown.

« Le choix du terme « Tunice » n’est pas dû au hasard. En effet, c’est un mélange entre le mot Tunis et « nice » (en anglais). Dans le désir de partager une vision subjective, il exprimera la grandeur, la modernité et le sens des contradictions d’une grande capitale.» explique la note de presse de l’exposition. Inauguré le 29 août, «Tunice» prendra fin le 10 septembre pour un ultérieur retour aux murs de l’espace «La Parenthèse». «Vous verrez la ville de Tunis comme vous ne l’avez jamais vue auparavant. A travers l’objectif de Slown, des paysages communs de notre capitale revêtissent une tout autre image, une tout autre dimension. Un regard personnel et novateur sur une ville longtemps vue sans être regardée.» souligne la note signée «Oz».

Etonnante cette continuité de pseudonymes autour de cette exposition ! Le photographe se fait appelé «Slown» et c’est au tour du rédacteur de la présentation de se prendre un pseudo. S’ils remodèlent les noms et réajustent leurs petites légendes personnelles, c’est qu’ils éprouvent un besoin de modifier et de retoucher. Une touche, une approche illustrée dans les photos de Slown. Dans ses clichés de «Tunice», «Slown» n’hésite pas de faire intervenir le numérique. Il chamboule les contrastes, modifie les chiffres sur la matricule d’un taxi, change les couleurs des voitures, met du flou dans les monuments ou s’amuse à jouer avec l’opacité. Slim Zahra, de son vrai nom, cherche à montrer des paysages sous un nouveau jour comme il passera à l’exercice d’un autre genre qu’il considère «encore désuet» à savoir le photomontage. Slown précise que ce genre est souvent confondu avec de l’art graphique. Il se veut créateur d’une sorte de tableaux surréalistes en se basant sur les clichés des décors naturels de la ville de Tunis.

Peut-on modifier la photo tout en restant dans la photographie sans la froisser et la transposer à la banalité graphique ou l’embarquer au rang de l’art graphique. Un sacré défi pour Slown, artiste autodidacte. Serait ce aussi facile pour les professionnels et les académiciens ? Le débat est à suivre…

Thameur Mekki

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