«Que dieux te coupe ta connexion» lance Mister Mim, sur scène, au Théâtre du 4ème Art. Si tu m’ajoutes, je t’ajoute! Si tu me tagues, je te tague !
«Que dieux te coupe ta connexion» lance Mister Mim, sur scène, au Théâtre du 4ème Art. Si tu m’ajoutes, je t’ajoute! Si tu me tagues, je te tague !
Mercredi 16, jeudi 17 et vendredi 18 septembre, Mister MIM continuera à faire son show après un premier cycle de représentation tenu la semaine dernière. Il y a presque 2 mois qu’on a commencé à croiser sur les pages de facebook des dessins en «paint» d’un personnage nommé Mister MIM. Au fil des jours, Mister MIM a pris des couleurs. Pour se se débarrasser du petit dessin enfantin et se glisser dans la peau du comédien Taoufik El Ayeb. Et finalement, Alkaz’art Plus agence artistique et événementielle, lève le voile sur l’intrigue pour annoncer Mister MIM : un one man show interprété par Taoufik El Ayeb, mis en scène par Ghazi Zaghbani et coécrit par ces deux artistes. Après ce suspense, on a découvert Mister MIM, mardi 08 septembre 2009, au Théâtre du 4ème Art. Pour cette première, Alkaz’art Plus a boosté la com avec animations de rue, visuels mais aussi en réunissant autour de leur production autant de figures du milieu artistique et culturel tunisien.
Un défi nommé Mister MIM
Hommes de théâtre, journalistes, acteurs des prods télés de ramadan, animateurs culturels et mélomanes, tout le monde y était, pour découvrir le one man show de Taoufik El Ayeb. Après avoir été de la partie dans des pièces tels que «Klem Ellil 9/11» et «Houna Tounes» de Taoufik Jebali ou «Nwassy» et «Hobb fel Kherif» d’Ezzedine Gannoun, Taoufik El Ayeb n’a pourtant jamais été mis au premier plan. Il est même parti à la rencontre de la caméra que ce soit à la télé ou au cinéma. Mais, il reste cantonné dans des registres ne reflétant pas toutes ses capacités. Voilà qu’il est le seul et unique maître de la scène cette fois-ci dans Mister MIM. Epaulé par Ghazi Zaghbani, Taoufik El Ayeb s’est trouvé un associé de taille vu que Ghazi est réputé pour être le jeune prodige du théâtre tunisien. Après des travaux tel qu’ «Attention travaux», «Ichkabad 1» ou encore sa pièce à succès «Poids Plume», Ghazi est désigné comme un metteur en scène représentant la relève du 4ème art en Tunisie. Fidèle à un univers musical dense, Ghazi n’a pas hésité à faire entrer Mister MIM sur un riff de rock’n’roll donnant beaucoup d’énergie que Mister MIM aura du mal à communiquer au public. C’est normal, Mister MIM est un show man raté ! Un homme simple, malchanceux et très peu doué. Cet illusionniste se met en colère face à l’indifférence des chauffeurs de bus qui ne s’arrêtent jamais. Il est angoissé à l’idée de rater le concours qui lui permettra d’avoir la carte d’illusionniste professionnel. Révolté, il se lance à relater différentes étapes de sa vie, mêlant l’humour au pathétique et rêvant d’un monde meilleur.
Foot, télé réalité…et illusion !
Dès le début, Mister MIM commence à exposer sa simplicité à travers son attachement aux choses qui se fassent tôt. Il part dans un jeu prolongé avec le «bekri». Appréciant les choses qui se fassent tôt ou les choses d’antan. C’est quand les aiguilles de l’horloge tourne en sens inverse, que Mister MIM est bien dans sa peau. Une traversée de l’espace temps illustrant la simplicité du personnage pacifiste. «Que dieux te coupe ta connexion !» maudit-t-il un chauffeur de bus qui l’ignore. Il évoque son respect des gens en le démontrant à travers son attitude sur facebook : « Si tu m’ajoutes, je t’ajoute ! Si tu me tague, je te tague ! J’ai toujours respecté les gens et fait de sorte à ce que personne ne m’ignore.» Cet illusionniste nous parle même de son métier et nous fait quelques tours de magie souvent ratés. Un échec justifié par les breaks publicitaires qui ne permettent pas au public de voir le moment fort de chacun de ses tours. Il continue pourtant à alterner les jeux de mots en justifiant l’un de ses tours de magie où il fait usage d’un lapin. «El arnoub fel maktoub» dit-il. Quand il agresse sa collègue-ennemie et qu’elle se fâche, il a recours à un lexique issu de la télé réalité. Il s’excuse en disant : «El 7a9 m3ak…a7na hakka….reviens et farragh 9albek…maintenant kol chay belmakchouf….el mousseme7 karim.» C’est le genre de personne qui peut passer de longues minutes à expliquer à quel point c’est difficile de trouver quelque part où uriner dans notre pays. La frustration est à son comble. Au final, Mister Mim veut faire réfléchir sur des problèmes plus profonds qu’il n’y paraît. Le rire en deviendrait presque accessoire.