Pourquoi se baser sur les mois lunaires, alors que tous les autres peuples de la planète ont adopté le calendrier grégorien, 100% solaire, sans surprise ni décalage saisonnier?
Pourquoi se baser sur les mois lunaires, alors que tous les autres peuples de la planète ont adopté le calendrier grégorien, 100% solaire, sans surprise ni décalage saisonnier?
L’institut météorologique tunisien a déjà fait ses calculs et prévoit la possible apparition du nouveau croissant de lune du mois de Chawwal pour la soirée du samedi 29 Ramadan. Et ce, juste après le coucher du soleil pendant 4 minutes au nord de la Tunisie à 8 minutes au sud. Cette éventuelle visibilité du croissant entraînerait donc l’annonce officielle de l’Aïd pour le lendemain du 29ième jour de Ramadan, soit le dimanche 20 septembre prochain. D’autres ne perdent pourtant pas l’espoir de fêter l’Aïd le lundi, pour des raisons plutôt profanes : il s’agit de bénéficier d’une journée supplémentaire de congé. Mais pour une question de visibilité, justement, le suspense se maintiendra jusqu’à la nuit du doute de ce samedi 29 Ramadan. Parce que le calendrier musulman n’est pas précisément fixé d’avance. Mais il n’en a pas toujours été ainsi.
Calendrier Fatimide ?
Calendrier lunaire universel
L’Islam est une religion à vocation universelle. A ce titre, elle est destinée à être vécue, et célébrée, aux quatre coins de la planète. Imaginons un seul instant que le mois de Ramadan soit solaire. Disons qu’il correspondrait par exemple dans le calendrier grégorien actuellement en usage au mois de décembre, histoire de faciliter les choses, et raccourcir les journées de jeûne ! La solution ne tiendra pas, parce qu’elle ne sera tout simplement pas équitable ! Parce que si les plus courtes journées de l’année tombent bien en décembre pour l’hémisphère nord, en ce même mois, c’est l’été pour les Australiens, les Sud-Africains, et autres Argentins. Dans l’hémisphère sud, c’est bien en décembre que les jours sont les plus longs. Si les mois musulmans se basaient sur un calendrier solaire, ce ne serait donc guère équitable. Puisque quand les uns bénéficieront systématiquement d’un mois de jeûne facile, les autres seront condamnés à des journées sans fin, sous le dur soleil de l’été, et ce, pour l’éternité. Le décalage annuel d’une dizaine de jour du Ramadan par rapport au calendrier «administratif», permet donc de déplacer périodiquement le mois sacré sur les quatre saisons de l’année, et ce, indépendamment du lieu où l’on se trouve sur la Terre.
A cet égard, il apparaît donc que le calendrier lunaire, au-delà de sa versatilité, a aussi ses avantages. Et que l’on fête la fin du mois de Ramadan dimanche ou lundi, toute l’équipe de Tekiano souhaite à ses lecteurs, Aïdkom Mabrouk.
Malek Ben Hammadi