Pour sa troisième saison consécutive, la salle du CinémAfricArt continue à faire le bonheur des cinéphiles. A laffiche du mois dOctobre, on découvre «Le Temps Quil Reste» dElia Suleiman.
«Il y a une ligne éditoriale qui vise à mettre en avant le film dauteur, on cherche à promouvoir les films dart et dessai» annonce dentrée Bilel Mekki, directeur de la salle du CinémAfricArt. Justement, cette orientation est confirmée à travers la programmation. Avec «Le Temps Quil Reste» du réalisateur palestinien Elia Suleiman à laffiche depuis le 29 septembre et durant le mois doctobre, on est dans un cinéma qui ne cesse de bousculer nos esprits. Lassociation entre limage et le verbe est recherchée dans une subtilité nous livrant une admirable esthétique aussi relative à labsurdité des faits quà la touche dhumour noir quElia aime nous faire partager. Un humour noir atteignant lobscurité en mémoire de lironie du sort vécu par sa communauté. «The Time That Remains» ou «Le Temps Quil Reste» est un film en partie autobiographique, construit en quatre épisodes marquants de la vie dune famille palestinienne, de 1948 au temps récent. «Ce film est inspiré des carnets personnels de mon père, et commence lorsque celui-ci était un combattant résistant en 1948, et aussi des lettres de ma mère aux membres de sa famille qui furent forcés de quitter le pays» relève le réalisateur dans le synopsis du film. «Mêlant mes souvenirs intimes deux et avec eux, le film dresse le portrait de la vie quotidienne de ces Palestiniens qui sont restés sur leurs terres natales et ont été étiquetés «Arabes-Israéliens», vivant comme une minorité dans leur propre pays» souligne Elia Suleiman.
«Intervention Divine» au cinéclub
Le film est projeté pour trois matinées par jour 15h30, 18h30 et 21h. A lexception du mercredi qui ne laissera place quà une seule projection à 15h30 puisque un cinéclub y entame ses activités tous les mercredis à 19h. Un cinéclub qui nous permettra de découvrir davantage lunivers dElia Suleiman à travers la projection de son long métrage, «Intervention Divine», winner du prix du jury au Festival de Cannes en 2002. Programmé pour mercredi 21 octobre, ce film est une critique ironique de l’absurdité de la situation géopolitique en Palestine. Il raconte lhistoire dun Palestinien vivant à Al Qods, amoureux d’une Palestinienne de Ramallah. L’homme est partagé entre son amour et la nécessité de s’occuper de son père, très fragile. En raison de la situation politique, la femme ne peut aller plus loin que le checkpoint situé entre les deux villes. Les rendez-vous du couple ont donc lieu dans un parking désert près du checkpoint. Au final, une vision décapante et décalée de la réalité palestinienne revue et corrigée par le regard de Suleiman. Aussi sarcastique que magnifique.
Thameur Mekki
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