Après le-book, laudio-livre est un nouveau support pour les passionnés de littérature. La musique et le verbe fusionnent, dans une association entre écrivains et musiciens. Inspirés par lhistoire du Bassin Minier, auteurs et musiciens explosent les clichés surexposés.
On nous le répète à lenvi. Il paraît que la littérature est mise à mal par les nouvelles technologies. Mais voilà que des artistes du troisième type trouvent la parade. Le pari ? Faire du roman en musique une sorte dalternative, une manière de découvrir autrement le charme des mots.
Kerim Bouzouita, compositeur et guitariste lannonce dentrée : «Quelques grands éditeurs sortent chaque année des Audio-livres, la plupart du temps sans musique ou avec de la musique classique libre de droit placée entre les chapitres. Notre projet, à ce que je sache, est une première mondiale : une musique originale composée pour un roman lu, qui accompagne le texte dans son émotion de chaque instant comme une musique de film. J’ai abordé ce projet comme une aventure humaine, une histoire d’amitié. L’occasion de travailler avec Hana, François G. et Amen. Faire entrer en collision nos différentes imaginations. Puis, composer la musique d’un roman lu, était un défi auquel je ne pouvais pas résister. C’est très différents des musiques pour la pub, le cinéma ou le théâtre sur lesquels je travaille d’habitude.»
Kerim Bouzouita a donc composé une musique pour «Le Jardinier de Metlaoui», un roman de lécrivain français François G. Bussac. Sorti en Avril chez les éditions lHarmattan, le bouquin raconte la vie dun Français intendant des mines au temps du Protectorat. Ce roman sera en vente en Tunisie, vers la fin du mois de novembre sous un autre format. Celui dun audio-livre. Bachkouta Prod, société productrice, lancera la distribution internationale en janvier 2010. Ce roman en musique, dont le titre définitif n’a pas encore été décidé, est un double disque qui contient 8 chapitres et 1 à 3 musiques par chapitre. Inspiré par lhistoire du Bassin Minier, auteurs et musiciens composent, décomposent clichés et explosent les idées reçues à travers les décennies.
DAbou El Kacem Chebbi à Metlaoui
« Je connais François G. depuis quelques années. J’aimais beaucoup sa manière de lire. L’idée de mettre en commun ses textes et ma musique est venue après le projet Jazz & Chebbi sur lequel je l’avais invité à lire des extraits des poèmes dAbou El Kacem Chebbi sur une musique composée en duo avec Shiraz Jerbi pour le festival du film tunisien à Paris» raconte Kerim qui nous affirme avoir eu carte blanche de la part de lauteur du livre. «Je pouvais composer librement sans les limites habituelles imposées par les producteurs. Aller instinctivement vers une musique nouvelle…» nous confie-t-il. Pour cette création, Kerim sest laissé inspirer du roman «Le Jardinier de Metlaoui». Il sest entouré de Hana Smati, une virtuose du piano classique et Amen Lassoued, un joueur doud quil qualifie d«extraterrestre échappé de l’espace». «Il me fallait un guitariste, après quelques auditions malheureuses, je me suis rappelé que j’ai été guitariste dans une autre vie, avant de me consacrer à la composition. J’ai dû me résoudre à rempiler (sourires)». nous confie Kerim. « Après deux mois de répétitions où nous avons travaillé le son d’ensemble, et le dialogue entre nos instruments, l’alchimie avait uvré. La musique était déjà là, dans mon imagination, et il ne restait plus qu’à l’enregistrer. Piano et Oud, Guitare et Oud, les instruments ont toujours communiqué en duo, comme dans ce dialogue à travers le temps entamé entre François G. Bussac et son grand-père ”tunisien”, héros du roman.»
Thameur Mekki
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