Microsoft Tunisie : Windows7 et les PME pirates

«Microsoft n’a pas besoin d’autorisation pour contrôler ses produits dans les entreprises». C’est Mme Smaoui qui l’a affirmé, au cours d’une conférence célébrant le lancement de Windows 7. Un système d’exploitation considéré comme le meilleur de la lignée Microsoft.

Microsoft Tunisie a dévoilé, vendredi 30 octobre, à Tunis, trois nouvelles versions pour ses trois produits phares. A savoir: Windows 7, Windows Server 2008 R2 et Microsoft Exchange Server 2010. Un tournoi de golf et une conférence de presse ont été organisés pour l’occasion afin de fêter le lancement de ces produits et les exposer aux journalistes.

Lors de la présentation de Windows 7, c’est d’abord la rapidité de ce nouveau système d’exploitation, qui a été mise en avant. Les cadres de Microsoft le jugent aussi plus léger que le mythique Windows XP. «Nous avons pu installer en 15 minutes Windows 7 sur un notebook anciennement équipé en Windows XP et il est tout aussi réactif qu’avant, voire même plus» affirme M. Fabrice Campoy, directeur des ventes de la division systèmes personnels d’HP Afrique du nord. Antoine Boris, chef de produit Windows Microsoft Afrique du Nord, Méditerranée de l’Est et Pakistan ne prendra pas autant de précautions. Pour lui, il s’agit tout bonnement du «Meilleur système d’exploitation PC que nous n’ayons jamais développé».

La société HP, partenaire de l’évènement, a sauté sur l’occasion pour exhiber son cheval de bataille du moment, à savoir, l’ordinateur HP ToushSmart. Un appareil qui valorise l’interactivité de Windows 7 et son interface graphique jusqu’à la faire toucher du doigt. Un écran d’ordinateur tactile, c’est en effet ce que propose HP, grâce notamment à la technologie Silverlight de Microsoft. De quoi faire tourner les têtes de nos geeks, pour la bagatelle de 1899 dinars.

A rappeler que le HP SmartTouch a été introduit en Tunisie grâce au HP Store In Store inauguré en décembre 2008 au magasin Scoop Informatique. Un projet qui s’est vu annulé en faveur d’une ouverture plus «indépendante» à Carrefour le 29 octobre dernier. «Les partenariats locaux ne sont pas à vie» répond diplomatiquement M. Sami Smaoui, Managing Director de HP Tunisie tout en évitant de prononcer la marque de ses ex-partenaires dans le projet Store In Store.

Prix des licences

Comme d’habitude, Microsoft Tunisie a préféré esquiver la question des prix des licences originales Windows 7. «Ce sont les revendeurs qui peuvent communiquer les tarifs» explique Mme Salwa Smaoui, Directeur Général de Microsoft Tunisie. Sous l’insistance des journalistes, elle a tout de même fini par donner le prix de départ pour une version basique de Seven : il faudra compter à partir de 60 dinars pour acquérir le dernier avatar de Windows.

Mme Smaoui affirmera toutefois que les étudiants bénéficieront d’un prix attractif, rappelant que cette catégorie de clients reste prioritaire. Sans donner pour autant plus de précisions (chiffrées) sur la question.

Sensibiliser les sociétés

Reste la question qui est actuellement sur le bout des lèvres du Tout-Tunis de l’informatique :  Microsoft Tunisie fera-t-elle des visites surprises chez les sociétés tunisiennes pour contrôler l’originalité des produits Microsoft utilisés dans leur parc informatique ?
Mme le Directeur Général répond sans hésitation que «Microsoft n’a pas besoin de l’autorisation du gouvernement» pour contrôler ses produits dans les entreprises, rappelant au passage que «la loi permet d’effectuer ces visites». Mme Smaoui enchaînera sur les «rapports de partenariat privilégié» qu’entretient de longue date sa société avec les hautes autorités. Elle déclarera cependant sur un ton plus nuancé : «Nous envoyons régulièrement des lettres aux entreprises locales pour les inciter à opter pour des produits originaux et nous comptons continuer sur cette même directive avec l’envoi de plus de lettres de sensibilisation». L’objectif affiché de Microsoft étant de sensibiliser les PME contre le piratage et non de verser dans le rapport de force. Mais une nouvelle épée de Damoclès semble être désormais suspendue au dessus des têtes de nos jeunes entrepreneurs indélicats. Ceux qui ne se sont pas acquittés, pour une raison ou pour une autre, des prix des licences Microsoft, pourraient donc bien subir une visite.

Welid Naffati