Hafedh Khediri exporte ces graffitis des undergrounds de la banlieue sud de Tunis aux toiles de la galerie d’Artyshow, dans les quartiers huppés de la capitale. Le duo Jaye Nilko rapplique en backup. Objectif : Faire hurler les murs de Tunisie !
Hafedh Khediri exporte ces graffitis des undergrounds de la banlieue sud de Tunis aux toiles de la galerie dArtyshow, dans les quartiers huppés de la capitale. Le duo Jaye Nilko rapplique en backup. Objectif : Faire hurler les murs de Tunisie !
«Murs blancs, peuple muet» dit le slogan. Et certes, les murs de Tunisie nont pas lhabitude de sexprimer. Les graffitis restent, somme toute, assez rares, même du côté de nos chaudes banlieues. Même si des groupes de graffeurs, et parmi eux SK One, ont voulu faire parler les murs du côté de la ligne du train de la banlieue sud de Tunis. Les vieux murs blancs ont fini par hurler !
Dans cette évasion urbaine, Hafedh Khediri était accompagné par deux graffeurs de renom, souvent actifs de lautre côté de la Méditerranée. Il sagit du duo Jaye Nilko. «Cest la première expo dun graffeur en Tunisie et cest important dêtre à ses côtés, pour lui apporter notre soutien» déclare Jaye, graffeur dorigine tunisienne.
Mal munis, mal menés !
Il sagit, à notre connaissance, de la première expo consacrée à un graffeur tunisien. Et si on a dû attendre aussi longtemps, cest que cet art doit rencontrer de sacrés obstacles sous le ciel de Tunisie. Un mur, diront les mauvaises langues, le comble pour des graffeurs ! Hafedh le dit sans ambages : «On manque de matériel. Les bombes de bonne qualité ne sont pas disponibles. Les produits sur le marché en Tunisie sont chers. En plus, il ny a que les couleurs de base. On na pas beaucoup de choix». Selon lartiste cest au-delà dune question de matos. «Toute la culture hip hop est en manque d’évolution. Cest ça le problème ! Cest pour ça qu’on a pensé à faire cette expo
pour changer le regard sur le graffiti».
Mais Jaye et Nilko ne sont pas tout à fait de cet avis. «En Tunisie, il y a une scène metal très forte, une très forte scène electro et une très forte scène hip hop. Les gens lient souvent le graffiti au hip hop. Cest une fausse idée. En Europe, il y a beaucoup de graffeurs punk et electro» explique Jaye. «Cest vrai que le graffiti a eu beaucoup de visibilité avec lévolution de la culture hip hop. Mais ça ne veut pas dire que cest lune des composantes types de cette culture. Le graffiti est une entité artistique à part entière» martèle Nilko.
Clash avec Whiteman
«Ils aiment l’idée de «graffiti toonsi» comme tu l’a peut-être remarqué» dit Hafedh au sujet de Jaye Nilko. Effectivement, on la remarqué et ça saute aux yeux rien quavec une toile ou le «graffiti toonsi» sinvite sur les murs du quartier de Sidi Bou Said. Une démarche hors norme pour renoncer au cliché du café des délices. Et laisser la rue imposer son règne.
Thameur Mekki