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Créatures cybernétiques tunisiennes

Avec l’ICub, un tunisien participait à un projet européen de robotique. Et voici l’Inspecteur Bot : un nouveau robot conçu par un Tunisien aux USA. Reste à espérer que nos compétences tunisiennes de l’étranger puissent bénéficier à la Tunisie…

Avec l’ICub, un tunisien participait à un projet européen de robotique. Et voici l’Inspecteur Bot : un nouveau robot conçu par un Tunisien aux USA. Reste à espérer que nos compétences tunisiennes de l’étranger puissent bénéficier à la Tunisie.

La robotique deviendrait-elle la nouvelle passion des chercheurs tunisiens ? L’engouement certain suscité par cette discipline en Tunisie, met en évidence l’intérêt grandissant pour l’univers fantastique de la robotique. Le concours national en robotique qui s’est déroulé cette année à Monastir, témoigne de l’émergence d’un nouveau phénomène. Les exemples de créatures cybernétiques tunisiennes se multiplient. Ainsi, de la Russie, où une équipe d’ingénieurs a prouvé son haut potentiel, en passant par la participation d’un jeune tunisien à un grand projet européen de robotique appliquée à l’intelligence artificielle, voilà qu’à présent, un de nos scientifiques se distingue au pays de l’Oncle Sam, et qu’un quotidien panarabe de renom, Al Hayat en l’occurrence, lui consacre un article.

Le cas Fathi Ghorbel

Fathi Ghorbel fait partie de l’élite tunisienne qui a contribué à l’amélioration des toutes dernières technologies de pointe. Professeur à la tête du département « génie mécanique et science des matériaux » de la Rice University de Houston, au Texas, ses recherches portent sur les systèmes dynamiques de contrôle, la robotique et l’ingénierie des systèmes biomédicaux. Le quotidien

Originaire de la ville Sfax, il s’initie dès les bancs du lycée à la lecture de plusieurs publications scientifiques et technologiques issues des revues françaises de l’époque. Cet intérêt scientifique on ne peu plus précoce le conduit rapidement à l’Université d’Etat de Pennsylvanie en 1985, où il obtient son Bachelor of Sciences avec mention honorable.

Après cela, il passa une année à l’US Army Construction Engineering Research Laboratory en tant qu’assistant de recherche. En 1991, il obtient un doctorat en génie mécanique à l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign. Durant ses études doctorales, il est assistant de recherche au Laboratoire de coordination de la science à l’Université de l’Illinois où il est également associé à la recherche postdoctorale. Par la suite, il occupe durant deux années une place de chercheur à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, en Suisse. Ce n’est qu’en 1994 qu’il rejoint l’Université de Rice, au Texas.

A partir de là, il couvre des programmes de recherches tournant autours de la nanorobotique, comme la nanomanipulation et la réhabilitation robotique. Car d’après notre chercheur, le robot dont les possibilités demeurent illimitées, pourrait occuper une place prépondérante dans notre société actuelle.

Qu’il soit petit, grand, minuscule, pouvant même s’apparenter à l’homme (lire notre article ICub : Le robot-enfant ). Ainsi, ces robots pourraient devenir indispensables dans un futur proche. Pas étonnant que chez les Japonais, amateurs incontestés de robots en tout genre, les utilisent de plus en plus souvent dans leur vie quotidienne.


Robots de la taille d’un insecte

Outre ses usages militaires, industriels, médicaux… le Dr. Ghorbel a fini par obtenir une approche assez originale quant à l’utilisation de ces machines dites« intelligentes ». Il a en effet eu idée de les utiliser à des fin exploratoires et pas dans n’importe quels endroit : à travers des tuyaux très difficiles d’accès comme des tuyaux situés à plusieurs mètres de profondeurs (sous terre où dans les océans…) en passant les conduits thermiques etc. Cela suppose des robots hypersophistiqués et très complexes, qui peuvent parfois ne pas dépasser la taille d’un insecte !

Parmi les réalisations de M. Ghorbel, la création, en compagnie d’un groupe d’étudiants de son laboratoire de recherche, de «Inspector Bot». Il s’agit d’un petit robot, dont le diamètre avoisine les 5.3 pouces, truffé de caméras thermiques, de capteurs infrarouges….qui peut se faufiler dans les conduits de pipeline dans le but d’inspecter et de détecter quelconque avarie et ce, sur plusieurs kilomètres de distance.

Déjà sollicité par les pays du Golfe arabe, principaux utilisateurs de pipelines, Fathi Ghorbel se distingue déjà à travers le monde entier grâce à sa société itRobotics Inc., pionnière en technologie exploratrice. Fournissant des solutions énergétiques pour les tuyaux de petit diamètre en utilisant les dernières technologies de la robotique, Il vise en parallèle à accroître la sûreté et la sécurité de l’industrie de l’énergie dans le monde.

Certes, les compétences de nos chercheurs, à l’instar de Fathi Ghorbel, s’expriment plus souvent à l’international, dans des pays aux structures scientifiques bien établies. Notre vivier scientifique qui prospère pour l’instant à l’étranger pourrait également un jour bénéficier à la Tunisie. La Chine émergente n’a-t-elle pas été soutenue par ses fils éparpillés aux quatre coins de la planète ?


Samy Ben Naceur

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