Tunisie : Anouar Brahem en tournée pour les yeux de Rita

«The Astounding Eyes of Rita» est le nouvel album d’Anouar Brahem. En tournée internationale, le magicien de l’oud a donné un concert, mercredi dernier, à la prestigieuse salle Pleyel à Paris. Un probable passage en Tunisie est prévu.

Anouar Brahem a donné, mercredi 9 décembre 2009, un concert à la prestigieuse salle Pleyel à Paris. Ce concert s’inscrit dans le cadre de la tournée européenne et la sortie internationale de son nouvel album «The Astounding Eyes of Rita», paru en octobre.

La Cigale, Le Bataclan, le Théâtre de la Ville, la Cité de la Musique… Toutes ces salles prestigieuses ont déjà accueilli le magicien de l’oud Anouar Brahem. Mais son concert donné mercredi à Pleyel a revêtu un caractère plus exceptionnel. Il s’agit de l’un des temples de la musique classique. Et rares sont les musiciens contemporains qui ont eu le privilège de s’y produire.

Après l’Allemagne, l’Autriche et la Bosnie, un producteur d’événements nous a même confié qu’il est probable qu’Anouar Brahem donne deux concerts en Tunisie en 2010. Cette tournée le conduira également en Hongrie, en Suisse et dans plusieurs villes en France.

«The Astounding Eyes of Rita», nouvel album de l’artiste, a été présenté en première internationale au mois d’Avril dernier, lors de son concert à «Jazz à Carthage by Tunisiana». Dédié à la mémoire du grand poète palestinien Mahmoud Darwich, «The Astounding Eyes of Rita» est le dixième opus d’Anouar Brahem sous le label munichois Edition of Contemporary Music (ECM). Ce disque a enregistré le retour de la percussion dans la musique du luthiste tunisien virtuose. Un changement accompagné par un nouveau quartet. Pour l’occasion, Anouar Brahem, l’enfant de Halfaouine, a été accompagné par l’allemand Klaus Gesing à la clarinette, le suédois Björn Meyer à la guitare basse, et le libanais Khaled Yassine aux percussions.

Des sociétés de production musicale en Tunisie : Il n’y en a pas, walou…nada. C’est pour ça qu’Anouar Brahem a été produit dès son premier album «Barzakh», en 1991 par ECM. En dehors de l’événementiel, le cinéma est le seul circuit de production que sa musique a trouvé en Tunisie. Ainsi, la musique d’Anouar Brahem a été présentée comme bande originale de divers films tunisiens. Halfaouine de Férid Boughedir (1990), Bezness de Nouri Bouzid (1992) et Les Silences du Palais (1994) de Moufida Tlatli, ont tous fait recours à la densité enchanteresse de l’empreinte sonore d’Anouar Brahem.

Oud en main, l’enfant de Halfaouine fait le tour du monde, fusionne les musiques et multiplie les collaborations. Combien y a-t-il d’enfant, débordant de talent, dans les ruelles de la médina et aux coins des rues de nos cités ? Combien de Mozart assassinés pour un Anouar Brahem en tournée ?


Thameur Mekki

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