Les Internautes tunisiens sattendent à ce quOrange révolutionne le marché du haut débit. Or comme pour toute première expérience, les débuts risquent dêtre un peu brouillons. Gare aux déceptions des technophiles qui rêvent éveillés du 4 février.
3G, ADSL 2+, Télévision sur IP, téléphonie illimitée, les spéculations vont bon train depuis que le ministère des technologies de la communication a annoncé le nom du vainqueur de la licence de télécommunication universelle. Un Internet à la french touch au pays du jasmin, cest le désir de plusieurs technophiles agacé par le retard quaccuse la Tunisie en services haut débit.
Larrivée dOrange a été saluée par une vague déferlante darticles. Journaux imprimés et presse électronique en ont fait leurs choux gras. Les sites spécialisés ont même livré une série de papiers décortiquant les moindres infos qui filtrent à propos du nouvel opérateur. Les premiers signaux radios dOrange Tunisie ont fait lobjet de plusieurs captures décrans et de photos qui ont été partagées sur Facebook, twitter et autres forums de Tunisie.
Nen déplaisent aux rivaux déjà opérationnels sur le marché, le buzz autour dOrange Tunisie bourdonne de plus belle, et nest pas près de sarrêter. Il se révèle plus puissant quune centaine de campagnes de marketing viral. Et en plus, cest gratuit ! Et ce buzz est alimenté par le statut FAI de lopérateur complètement indépendant de Tunisie Telecom. Les Internautes tunisiens sattendent donc à ce que Divona/France Telecom révolutionne tout bonnement le marché du haut débit.
Or comme pour toute première expérience, les débuts risquent dêtre un peu brouillons. Lancer un réseau mobile 3G/3G+ avec installation des Nodes B (équivalent aux antennes relais du réseau GSM) sur toute la Tunisie occupe lessentiel des investissements temps et argent du nouvel opérateur. Et pour cause : il sagit dabord de jeter les nouvelles bases dun réseau mobile et deffectuer les différents tests techniques nécessaires. Soient autant de tâches plutôt difficiles à assurer en trois ou quatre mois.
Durs débuts pour nouveaux venus
Le fournisseur daccès français Free la bien compris lui. Ayant obtenu la 4ième licence 3G le 18 décembre dernier, Free a planifié les premières offres mobile pour 2012. «Laissez-nous le temps de déployer le réseau » déclare au journal français Figaro le fondateur de Free. «Nous entrons maintenant dans une phase un peu longue, qui dépend de la capacité humaine à déployer le réseau et des autorisations à obtenir localement pour implanter nos antennes ». Cest à cause de ces dits autorisations que Free pense à se lancer en premier temps dans des régions peu denses comme les zones rurales.
Du côté tunisien, Orange, elle, compte se lancer plus tôt dans les 3 grandes agglomérations du pays, à savoir le Grand Tunis, Sousse et Sfax. La firme a donc placé la barre très haut. Mais Faut-il pour autant sattendre à des miracles? «Non» répond sans ambages un ingénieur télécom. «Orange Tunisie cest Divona. Une société tunisienne. Si en France il y a des standards de qualité élevés, cest aussi parce que tous leurs opérateurs doivent se mesurer à Orange France. Or cette boîte nest autre quun avatar de lopérateur historique français, France Telecom. Et cette dernière a les moyens financiers de ses ambitions. Elle a ainsi mis en place un centre de recherche (ndlr : Orange Lab). En Tunisie, on a un marché plutôt étroit. Chaque société va faire ses petits calculs, pour gagner deux fois sa mise investie. Orange Tunisie ne dérogera pas à la règle».
Mais alors, ce buzz ? Sil est clairement bénéfique en termes dimage de marque, il peut aussi avoir des conséquences pas nécessairement faciles à gérer par lopérateur. Les attentes (démesurées) du public risquent en effet de dépasser les moyens techniques et organisationnels dune entreprise qui démarre tout juste sur un nouveau marché. Gare aux déceptions des technophiles qui rêvent éveillés du 4 février.
Welid Naffati
Plus : Operateurs