L’Etat tunisien sort son portefeuille pour mettre à jour les différents systèmes informatiques de ses administrations. Le Club des Utilisateurs des Logiciels Libres en Tunisie juge l’addition salée. Mais la facture Microsoft a baissé…
LEtat tunisien sort son portefeuille pour mettre à jour les différents systèmes informatiques de ses administrations. Le Club des Utilisateurs des Logiciels Libres en Tunisie juge laddition salée. Mais la facture Microsoft a baissé.
Comme chaque année, lEtat tunisien sort son portefeuille pour mettre à jour les différents systèmes informatiques de ses administrations et organismes publics. Le principal bénéficiaire ? Microsoft, bien entendu, qui nous propose en contrepartie les droits dutilisation de ses logiciels et de ses systèmes dexploitation. Seulement par rapport à celle de lannée 2009, la facture de 2010 a sensiblement baissé…
Car force est de constater quen sacquittant de ses droits microsoftiens, la Tunisie sérige en bon élève et comme dirait ladage, « toute bonne action mérite récompense ».
Ainsi, on ne figure « curieusement » plus, parmi les plus grands repaires de pirates informatiques ! Tiens, tiens .
Un rapport de lannée 2008 émanant de la Business software alliance place la Tunisie en 15ème position en matière de respect des droits dauteurs informatiques et ce, bien loin devant dautres pays comme le Bangladesh ou lArménie. Quant on sait que le BSA nest autre quun regroupement défendant les intérêts des principales multinationales américaines éditrices de logiciels
Ses membres affichent leur mécontentement, considérant ces achats comme du gaspillage. Pour cela, ils mettent en exergue le peu dintérêt dont fait part la Tunisie à légard du logiciel libre, en comparaison avec les produits commerciaux et « un peu chers » de Bill Gates.
But money is money
Mohamed Ikbel Boulabiar, lui, est carrément sarcastique, et relève : « on a beaucoup d’argent, donc c’est pour ça qu’on paye Microsoft puisque c’est une petite société et qu’on doit l’encourager à se développer… ». Plus sérieusement, Mohamed Ikbel estime ainsi que : «6 milliards permettent de payer au moins 500 ingénieurs durant une année complète. 500 ingénieurs qui travaillent une année complète peuvent, d’après ce que je pense, ( ) ajouter plein de fonctionnalités à OpenOffice, faire des milliers de tutoriaux, modifier tout l’interface de Linux pour le rendre simple aux administratifs, coder ex nihilo les logiciels qui manquent».
On notera cependant que le ministère des Technologies de la Communication a prévu un budget conséquent de 400.000 DT pour lOpen Source. Un pas qui sera certainement apprécié à sa juste valeur par les tenants du libre, en Tunisie.
Samy Ben Naceur