En attendant le lancement officiel de ses services, prévus pour le mois de Mars, Orange Tunisie relance involontairement la polémique sur la nocivité des antennes relais.
En attendant le lancement officiel de ses services, prévus pour le mois de Mars, Orange Tunisie relance involontairement la polémique sur la nocivité des antennes relais.
Le nouvel opérateur téléphonique Orange Tunisie a dû faire face, le weekend dernier, au rejet des habitants de la Cité El Khadra, un quartier aux abords la capitale. Cest en tout cas ce qua rapporté notre confrère webmanagercenter arabe.
La controverse a été déclenchée par larrivée de techniciens, venus poser une antenne relais sur un immeuble de quatre étages, après un accord mutuel entre le propriétaire des lieux et lopérateur. Ce qui na guère plu aux habitants du quartier, qui sont venus illico-presto protester, prétextant un danger pour leur santé, lié essentiellement aux ondes électromagnétiques (lire larticle : Tunisie : Attention, mauvaises ondes !).
Plusieurs individus ont ainsi interrompu le travail des techniciens, les menaçant même dutiliser la «manière forte». Aucune victime na été cependant déplorée lors de cet incident.
Des habitants du quartier auraient été se plaindre auprès de la municipalité, et auraient même menacé dintenter une action en justice, afin déloigner cette antenne des écoles et des lieux dhabitation.
En Europe, les antennes relais ont déjà créé un sujet de polémique sans précédent. En France, cette affaire a même fini par prendre une dimension nationale. Plusieurs maires de communes, ont ainsi délimité des périmètres de sécurité en rejetant parfois, les offres alléchantes des opérateurs.
En parallèle, plusieurs affaires en justice opposant des opérateurs téléphoniques et des habitants ont éclaté au grand jour, comme celle des Vosges où pas moins de 184 riverains avaient assigné Orange en justice, durant le mois de Septembre 2009. En octobre 2008, Bouygues Telecom a été condamné à démonter une antenne relai au nom du principe de précaution.
Mais toujours est-il que le danger de ces équipements de télécommunications reste de lordre de lhypothèse. Parce quà ce jour, aucune étude scientifique sérieuse na réussi à prouver formellement la nocivité des ondes électromagnétiques. Même si les présomptions de toxicité ne sont pas éliminées pour autant.
Quid de la Tunisie ?
En Tunisie un séminaire sur le thème «Les technologies de la téléphonie mobile et la santé» a eu lieu le 14 juillet 2009, au pôle technologique dEl Ghazela. Les participants ont appelé à «développer un cadre juridique pour régir la gestion des équipements radioélectriques et le degré d’exposition aux ondes non ioniques, conformément aux standards internationaux en vigueur».
Une question qui devient cruciale quand la démocratisation de loutil GSM, entraîne la multiplication des antennes relais, y compris dans des zones à forte population (Lire larticle : Orange Tunisie teste son réseau GSM). Parfois même aux alentours décoles, de jardins denfants et même de centres de soins
Mais à cet égard, les pouvoirs publics se veulent rassurants. Lamia Chaffai Sghaier secrétaire d’Etat chargée de l’informatique, de l’Internet et des logiciels libres précise même que «la moyenne des niveaux des champs électromagnétiques relatives aux émetteurs de téléphonie mobile est très faible en Tunisie et ne dépasse pas 1% des mesures maximales adoptées». L’agence nationale des fréquences (ANF) indique que «la moyenne des niveaux d’exposition du public aux champs électriques enregistrée jusqu’à ce jour en Tunisie ne dépasse pas 2 volts par mètre». Nous sommes donc officiellement bien loin des seuils nocifs, puisque l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) elle-même préconise une limite de 41 volts par mètre. Soit plus de 20 fois les moyennes tunisiennes actuelles.
Samy Ben Naceur