Tunisie : Facebook, une issue pour nos chômeurs-diplômés ?

Malgré son Bac+7, elle est au chômage. Elle vient tout récemment de créer son propre groupe Facebook dans l’unique but de trouver un emploi stable. Une première en Tunisie. Facebook deviendra-t-il le refuge de nos chômeurs diplômés ?

Elle se nomme Myriam Mahjoub. C’est une jeune diplômée tunisienne, au chômage. Son profil est pourtant intéressant : ingénieur agroalimentaire, bac +7, titulaire d’un master, elle a à son actif deux publications dans des revues scientifiques internationales. Elle déclare parler couramment 4 langues (l’arabe, le français, l’anglais et l’italien). Elle a enchaîné les emplois à durée déterminée et veut en finir avec la précarité. Dans cet objectif, elle vient tout récemment de créer son propre groupe Facebook dans l’unique but de trouver un emploi stable. Une première en Tunisie.

Lors d’un V-cast publié sur le blog PinkLemon, Myriam Mahjoub explique les motifs qui l’ont poussée à avoir recours à cette démarche hors-norme dans un pays comme la Tunisie, surtout pour une fille !

Dans son groupe Facebook, intitulé «Aidez moi à trouver un travail sûr et durable»,  on trouve outre son C.V, une vidéo de présentation. Selon elle, c’est une amie qui l’y aurait encouragée.

Avec déjà 243 membres à son actif, son groupe lance un véritable pavé dans la mare. La jeune femme avoue que les 760 amis affichés sur son compte personnel vont peut-être enfin lui être utiles. Ce qui va assurément accroitre ses chances en lui ouvrant plusieurs pistes, assure-t-elle d’un air confiant. Et ce n’est peut-être pas un hasard, que ce soit une jeune femme qui inaugure cette démarche en Tunisie, bien avant ses homologues masculins…

Avec près de 400 millions d’inscrits, Facebook attire aussi désormais des membres particuliers : les employeurs. Ceux-ci commencent à délaisser les éternels journaux papiers pour partir à la chasse au futur employé modèle, directement sur la toile. Car il faut savoir qu’aujourd’hui, une nouvelle tendance touche le réseau social le plus utilisé au monde : celle de la publication de son C.V directement sur son compte. Une démarche que certains qualifient d’originale mais que d’autres par critiquent, arguant du fait qu’il ne faut pas mélanger vie privée et vie professionnelle. Il n’empêche. Voici que la méthode est appliquée par une jeune tunisienne en quête d’emploi. Et contre vents et marées, elle a décidé de franchir le premier pas. Pari osée ou opportunité inespérée ?

Toujours est-il que la démarche n’est pas tout à fait incongrue. C’est que l’énorme potentiel de Facebook est aussi utilisé par les employeurs. Ils prennent aujourd’hui conscience qu’avec les réseaux sociaux, ils décuplent leurs chances de tomber sur la perle rare. Et quand bien même si le réseau communautaire a été conçu à l’origine pour partager des photos, des vidéos, publier des commentaires et se tenir au courant des moindres faits et gestes de ses amis, il s’avère être aujourd’hui un redoutable outil de communication.

Des sites comme Jobmeeters, EasyCv et MonCv possèdent leur propre page Facebook. Il suffit d’aller jeter un petit coup d’œil sur les murs de chaque compte comme celui de Jobmeeters par exemple, pour trouver des cv postés à la pelle à un rythme quasi-quotidien. Des applications Facebook ont même été conçues spécialement dans ce but. My company is hiring où encore My resume permettent d’obtenir des notifications en temps réel, facilitant ainsi l’interaction entre membres. Quant à l’application Work With Me, elle est sollicitée par de grands groupes comme l’Oréal et Areva. Seulement même si cette démarche semble avoir du succès, elle a aussi des limites à ne pas dépasser. Sur Facebook, contrairement au classique CV accompagné de la lettre de motivation, le recruteur potentiel va avoir une vision plus globale du profil de l’employé potentiel. Ce qui pourrait l’amener à émettre des jugements selon certains critères comme l’origine ethnique, le statut social, le physique…. Il est donc préférable d’ouvrir un compte Facebook totalement dédié à la recherche d’emploi,  non seulement pour faire bonne impression, mais également afin d’éviter de faire étalage de sa vie privée. Alors si vous êtes à la recherche d’un emploi et que vous êtes au bord du désespoir, vous savez ce qu’il vous reste à faire

 

Samy Ben Naceur

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