90 salles de cinéma en 1985 contre 19 en 2010. Le Capitole est devenu une boutique de vêtements. Les Champs Elysées ? C’est désormais une pizzeria. Le vieux Ciné Soir ? Une friperie…
90 salles de cinéma en 1985 contre 19 en 2010. Le Capitole est devenu une boutique de vêtements. Les Champs Elysées ? Cest désormais une pizzeria. Le vieux Ciné Soir ? Une friperie. La culture ne fait pas le poids face à lavancée de lindustrie gargotière et fripière.
Cest la fin de la période des soldes ! La foule ne cesse denvahir la grande boutique de la ligne de vêtement, «Zara», à lAvenue Habib Bourguiba, cur battant du centre ville de Tunis. La mémoire collective tunisienne nous rappelle que, pendant de longues années, cette surface aujourdhui commerciale avait une vocation complètement différente, avant de devenir, depuis presque trois mois, une boutique de vêtement. Il sagit du cinéma «Le Capitole».
De lautre côté de la même avenue, les nuages de fumée planent au dessus de la terrasse du café-pizzeria «Les Champs Elysées». Il y a des années, ce lieu était une salle de cinéma portant le même nom. Lan précédent, les cinéphiles tunisiens ont été aussi marqués par la restriction de lespace du Ciné Jamil du côté dEl Menzah 6. La superficie de cette salle de cinéma a été divisée en un café, une salle de fête et de conférence et une petite salle de cinéma. Sans parler des autres salles de cinéma qui ont fermé tel que le vieux Ciné Soir détruit pour céder ses lieux à une friperie.
SOS Cinéma, cri avant lagonie
Salle comble ou presque ! Ça narrive pas souvent dans les salles de cinéma en Tunisie. Pourtant, le CinémAfricArt était quasi-plein, le dimanche 16 février 2010 à 15h30. Il ne sagissait pas de la première dun nouveau film tunisien ni de larrivée dun blockbuster hollywoodien sur un grand écran tunisien. Cétait plutôt un cri pour la survie du septième art en Tunisie !
Salons de thé, boites de nuit ou restaurants se remplissent alors que les salles de cinéma ferment lune après lautre. Les gardiens des temples cinématographiques ont de plus en plus de mal à défendre leurs territoires, face à linexorable avancée de lindustrie gargotière et fripière.
Thameur Mekki