Tunisie : Le mDinar toujours d’actualité ?

Le paiement par téléphone mobile est de nouveau au centre des débats en Tunisie. «Ces services seront développés, très prochainement, pour toucher toutes les transactions commerciales» souligne Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie.

Le paiement par téléphone mobile est de nouveau au centre des débats en Tunisie. «Ces services seront développés, très prochainement, pour toucher toutes les transactions commerciales» souligne Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie.

Le paiement par téléphone mobile est de nouveau au centre des débats en Tunisie. Un colloque international lui a même été consacré, mardi 23 février, à Gammarth. L’événement a été initié par l’organisation arabe des technologies de la communication et de l’information (AICTO) et par le bureau de consulting international «Arthur Doo Little», en présence de M. Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), et de Mme Khédija Ghariani, secrétaire générale de l’AICTO. Cette manifestation s’est penchée sur la situation actuelle et les perspectives dans la région arabe dans le domaine de la convergence technologique entre le téléphone mobile et les services bancaires.

On rappellera qu’en Tunisie le lancement d’une toute nouvelle solution de paiement et de transfert d’argent via la téléphonie mobile (lire l’article : Tunisie : Transférez de l’argent avec votre téléphone mobile) est prévue pour mars 2010. Baptisé mDinar, ce service sera lancé par la BIAT en partenariat avec l’opérateur privé Tunisiana. Il permettra au client d’effectuer plusieurs types de transactions monétaires comme la possibilité de retirer ou de transférer de l’argent, payer ses factures et même acheter des crédits de communication Tunisiana…

Selon les chiffres du ministère des technologies de la communication, il y aurait 8,8 millions d’abonnés aux réseaux de la téléphonie mobile en Tunisie en juillet 2009. Presque tous les Tunisiens disposent donc d’un gsm et des services qui vont avec. Des experts internationaux des télécommunications (réunis, la semaine dernière, à Barcelone, en Espagne), estiment qu’il existe 5 milliards de portables (GSM) à travers le monde en 2010 ! Et la solution de paiement via le téléphone mobile a fait ses preuves dans des pays en voie de développement, comme l’Afrique du Sud (dès 2003) et le Kenya (depuis 2007).

Le Net, malgré la baisse des prix des abonnements à haut-débit, reste d’un accès beaucoup plus restreint, tant au niveau mondial qu’en Tunisie. Le calcul est donc vite fait : le paiement via la téléphonie mobile risque d’intéresser beaucoup plus les Tunisiens que le e-commerce classique passant par le web. Le e-dinar n’a jamais vraiment réussi à percer en Tunisie, et voilà que le m-dinar, promet déjà de l’évincer.

M. Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) a affirmé (selon l’agence TAP) que les commerçants tunisiens bénéficieront de nouvelles solutions de paiement via les téléphones mobiles. Mieux : «ces services seront développés, très prochainement, pour toucher toutes les transactions commerciales», a-t-il souligné.

De son côté, Mme Khédija Ghariani, estime que «les services de paiement par téléphone mobile vont connaître, dans les années à venir, une croissance notable et qu’ils se répandront dans tous les pays du monde» (source TAP).

M. Karim Taga, expert au bureau international de consulting «Arthur D. Little » recommande la mise à jour du cadre réglementaire ainsi qu’une étude du marché pour identifier les besoins et les attentes des consommateurs (paiement des factures, transferts d’argent).

L’expert a appelé les opérateurs du secteur des télécommunications et les banquiers à créer des synergies entre eux, à opter pour des applications simples et accessibles aux consommateurs.

Le colloque a le mérite de remettre l’alliance entre l’operateur téléphonique Tunisiana et la BIAT, et le projet « mDinar » sous les feux de l’actualité. Un mode de paiement qui risque de chambouler complètement aussi bien les habitudes des commerçants, que ceux des consommateurs. Mais sera-t-il prêt dans les délais ?

S.B.N