Les cafés proposant une connexion wifi se multiplient en Tunisie. Pourtant, ils n’ont pas d’autorisation «spéciale» exigée pour l’ouverture d’un publinet. Le surf sur le Net devient donc un argument marketing supplémentaire pour les cafetiers.
Les cafés proposant une connexion wifi se multiplient en Tunisie. Pourtant, ils nont pas dautorisation «spéciale» exigée pour louverture dun publinet. Le surf sur le Net devient donc un argument marketing supplémentaire pour les cafetiers.
Concurrence déloyale
Du côté des gérants la colère gronde. M. Zied Baldi, gérant dun centre public dInternet à El Omran Supérieur et représentant de la chambre syndicale nationale des publinets, souligne «En plus de la patente et du registre du commerce, quand on met en place un publinet, nous devons avoir une autorisation spéciale».
Mahmoud Sghaier, propriétaire dun centre public dInternet au
Bardo depuis 2002 sinquiète de «voir prospérer des publinets clandestins qui masquent leur activité réelle sous la forme dun centre de formation informatique ou une salle de jeux. Or eux nont pas cette autorisation spéciale exigée par la loi».
«Nos clients trouvent aberrant de perdre de temps à remplir des formulaires avant de naviguer, surtout sils viennent juste pour 5 minutes, le temps de consulter leurs mails».
Ce quen dit la loi
Daprès la loi, les gérants de publinets sont en effet tenus «De respecter les règles déontologiques auxquelles obéissent les médias. De permettre aux utilisateurs des micro-ordinateurs qui désirent sabonner de souscrire de contrat, selon un modèle type élaboré en lobjet par lAgence Tunisienne de lInternet qui leur permet daccéder aux services Internet. De tenir une base de données relative aux clients abonnés pour la gestion de leurs comptes et leur remettre après chaque accès le solde de leurs comptes». (Voir lArrêté du Ministre des Communications du 10 décembre 1998, disponible en ligne sur le site publinet.org.tn).
La question Publisoft
Les publinets sont en plus tenus de garder une base de données des clients qui se connectent depuis leur local. M. Zied Baldi nous explique son fonctionnement : «En y mettant le numéro de la carte didentité nationale du client, le logiciel Publisoft génère un login et
un mot de passe personnalisé à ce numéro CIN. Le gérant devra ensuite le communiquer au client. Ce dernier les rentre sur linterface graphique affichée sur le poste de travail. Ce logiciel ouvrira laccès à Internet et comptabilisera le temps passé de connexion et donc la somme à payer par le client».
On notera au passage que quelques publinets tunisois ne demandent pourtant pas le numéro de la CIN aux nouveaux clients, même si le logiciel Publisoft est dument installé sur les ordinateurs mis à la disposition des internautes.
Le site sospublinet.tn propose le Publisoft en téléchargement gratuit. Le portail précise aussi qu«uniquement les publinets peuvent télécharger ce logiciel». Sospublinet.tn insiste sur le fait que le Publisoft «doit être utilisé uniquement dans la gestion des publinets et ne doit en aucun cas être commercialisé ni utilisé dans d’autres activités».
Les choses sont donc claires : Publisoft est incontournable pour les Publinets. Or lobligation de son installation exclut donc de fait les Pc portable des clients (étudiants par exemple) qui souhaitent se connecter en wifi ou en Ethernet. La navigation sur le web devrait se faire uniquement sur lun des postes de travail installés sur le réseau local du publinet. Une restriction quon ne trouve bien évidemment pas dans les salons de thé tunisiens. Le surf sur le Net devient donc un argument marketing supplémentaire pour les cafetiers. Et cest les publinets qui en payent les frais.
Welid Naffati