«Canaliser l’énergie des jeunes de son quartier dans des activités artistiques pour éviter les gangs» est l’objectif d’Afrika Bambaataa, fondateur de la Zulu Nation. Upper Underground, crew tunisien de break dance, y adhère. C’est le premier représentant de la Zulu Nation en Afrique.
«Canaliser l’énergie des jeunes de son quartier dans des activités artistiques pour éviter les gangs» est lobjectif dAfrika Bambaataa, fondateur de la Zulu Nation. Upper Underground, crew tunisien de break dance, y adhère. Cest le premier représentant de la Zulu Nation en Afrique.
Vous les avez déjà sûrement vus au détour dune pub à la télé, ou dans certaines scènes du cinéma tunisien. En Tunisie, une marque de biscuit sest même servie de leur dynamisme pour en faire son beurre. Les breakers tunisiens ont également insufflé leur énergie au film «Making of» de Nouri Bouzid. Mais au-delà de ces apparitions passagères, un important mouvement de B-Boying existe en Tunisie. Discipline artistique à part entière de la culture hip hop, le break est un style de danse développé à New York pendant les années 70, caractérisé par son aspect acrobatique et ses figures au sol.
Upper Underground est lune des figures phares du break dance en Tunisie. Et les 18 membres de ce crew* [groupe ou compagnie dans le jargon de la culture hip hop, NDLR] ne se contentent pas de figurer dans des spots de pub ou dans le cinéma.
«El Barreka», de la rue au théâtre
Le jeune chorégraphe nous raconte les débuts de son crew, fondé en 2004 : «Il y en avait plusieurs à lépoque. Ils venaient de plusieurs cités de la Capitale : El Mourouj, Djbel Jloud, Radès, Bardo et autres. Jai voulu quUpper Underground soit une sorte de sélection» raconte-t-il. «Beaucoup de breakeurs et de crews sont présents dans les meetings et les battles quon organisait. Il y avait une certaine concurrence. Jai eu lidée den tirer la crème de la crème des B-Boys pour former Upper Underground. Lobjectif est de finir par avoir un crew de haut niveau pour présenter la plus belle image qui soit du B-Boying en Tunisie» poursuit Maguy.
De la rue au théâtre, Upper Underground est justement parvenu à imposer son art dans un contexte pas très ouvert sur la culture urbaine. Indépendamment des prix remportés dans les manifestations nationales, ce crew a représenté la Tunisie dans plusieurs manifestations dédiées à cet art. Et ces jeunes B-Boys tunisiens cartonnent. On citera ainsi leur participation, en Suisse, en France au «Hip Hop Nation» à Nantes et au «Lord Of The Street» à Dubai où Jawhar alias B-boy Zilla a remporté le premier prix de la compétition One-One.
Zulu Nation, la tribu parmi nous !
Et il poursuit : «Dailleurs, notre représentation de lAfrique dans la Zulu Nation est venue suite à une rencontre entre lui et un membre important de la Zulu Nation USA en France. Seif lui a exprimé son étonnement du fait quil ny ait pas une filière de Zulu Nation en Afrique. Et la chance a fait que cest la Tunisie qui en prend la charge à travers notre crew».
La Zulu Nation vise à préserver la culture Hip Hop ainsi que toutes les formes d’art. Il sagit dutiliser la musique comme un lien d’échange culturel et de compréhension. A travers ses moyens et ses actions, cette organisation cherche à étendre son message d’amour, de paix et d’unité parmi toutes les communautés. Gageons quUpper Underground puisse lui offrir le rayonnement nécessaire pour que les jeunes tunisiens en tire le meilleur profit.
Thameur Mekki