Vendredi, on va à la mosquée. Dimanche et parfois même samedi, on sort pour aller au stade. Et on s’entasse, tous les jours, dans les cafés. De Tunis à Zarzis, le cinéma coincé et ruiné est complètement délaissé. Reportage en marge de l’avant-première du doc de Zran.
Vendredi, on va à la mosquée. Dimanche et parfois même samedi, on sort pour aller au stade. Et on sentasse, tous les jours, dans les cafés. De Tunis à Zarzis, le cinéma coincé et ruiné est complètement délaissé. Reportage en marge de lavant-première du doc de Zran.
Souvenirs poussiéreux
Le cinéma renait de ses ruines ?
Quel serait le sort de cette salle ? «Il y a eu des procès avec son ex propriétaire et la municipalité. Cest une propriété municipale et ils ont dit que la mairie va la rouvrir» cest ce que répondent les habitants de la région. On affirme même que cette salle de cinéma était bien fréquentée. Dailleurs, au cours de la conférence qui a suivi l’avant première du film, un Tunisien résident en France a été très touché par les images filmées par Zran. Après avoir pris le mot pour le féliciter, il ouvre les vannes de la mémoire. «Mon père a fait don de la salle de cinéma au profit de la municipalité. Le bon vieux Ali Jabloun y projetait des films en 1952 et 1953. Il le faisait même avec son propre appareil sur le mur, juste devant la mosquée» raconte-il.
Puisquil sagit dune propriété municipale, on sest renseigné sur le sujet auprès de la mairie de Zarzis. On la contactée quand on y était, samedi 13 mars. Mais il était au stade, trop occupé par les préparatifs du match de foot opposant le club de foot local, à savoir lEspérance Sportive de Zarzis au ténor de la capitale, le Club Africain. De retour à Tunis, on la contacté par téléphone. «La salle de cinéma est fermée depuis plus de 25 ans. Elle est en ruine maintenant. On a pensé à un projet de réaménagement. Il est fort probable quelle soit intégrée dans un centre commercial. On compte consacrer à la culture et aux arts un étage tout entier dans ce centre» déclare Mokhtar Dakhli, maire de Zarzis. Il alterne : «Ce projet est encore une idée. On va létudier. Le passage à laction est imminent. On na pas de dates fixes mais ça ne va pas tarder à être mis en place».
«Zarzis est une ville touristique à la base. Mais depuis que le nouveau conseil municipal a été mis en place, on a réservé beaucoup dimportance à la culture à travers lappui et la promotion des festivals organisés périodiquement dans la région». Espérons que lintérêt réservé aux dunes de sables et aux rayons de soleil laisse un peu de place à la culture dans la ville de Zarzis. Il serait tellement plus agréable de ne pas bronzer idiots.
Thameur Mekki