Diverses rumeurs cherchant à expliquer les ravages de la page erreur 404 circulent sur la toile tunisienne. La «disparition» souvent incompréhensible de sites de statures internationale de notre paysage ne sert pas nécessairement notre image.
Les internautes tunisiens se sont habitués à être privés d’accès aux plus grands sites de partage vidéo au monde, à savoir Youtube.com et Dailymotion.com. Depuis le 19 mars 2010, Wat TV a rejoint les abonnés de la fameuse «error 404 not found».
Et voici que ces deux dernières semaines du mois d’avril, trois autres sites de partage vidéo sont devenus inaccessibles depuis la Tunisie. Il s’agit de Vidoemo.com, Blip.tv et Metacafe.com. De nombreux professionnels tunisiens du web ont été affectés par ces nouvelles limitations. Leur évolution risque d’être stoppée puisqu’ils ne pourront pas faire face cette vague déferlante de sites devenus inaccessibles en Tunisie.
Webmarketing freiné
Le web-marketer Yssem Saadi d’Access to eBusiness souligne : «L’inaccessibilité des sites représente tout simplement un frein à notre travail. On ne peut plus aider dans des conditions optimales les annonceurs à promouvoir leurs images et leurs produits aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger. Et cela parce que des sites spécialement conçus pour héberger des images et des vidéos et à fort trafic sont désormais inaccessibles».
Et il poursuit : «C’est plus difficile de faire de la veille technologique sur notre domaine d’activité. Or cette veille est cruciale, puisqu’elle nous permet d’être au même niveau de connaissance avec les pros des autres pays du monde dans les incontournables métiers du web, qui constituent aujourd’hui l’un des moteurs de l’économie mondiale».
Le directeur du pôle search marketing chez Access to eBusiness explique davantage : «A titre d’exemple, Google lui même a une chaine sur YouTube. Dans ce channel, il explique et donne des conseils sur les actualités du moteur, ce qui marche et ce qui ne marche pas pour une meilleure utilisation de la publicité, et pour une meilleure visibilité des annonceurs. Nous en sommes privés».
Pas d’accès au Vidéo-blogging
«Tu ne seras pas vidéobloggueur mon fils, car tu n’auras nulle part où héberger tes vidéos…» lance le web-marketer et bloggeur Mehdi Lamloum sur sa page Facebook. D’ailleurs, plusieurs de ses Vcasts ne sont plus accessibles puisqu’ils étaient hébergés sur Blip.tv.
Même s’il incorpore ses vidéos à partir de Vimeo, le bloggueur Haythem El Mekki n’est pas épargné par l’inaccessibilité de certains sites de partage vidéo. «Ça restreint énormément mon évolution. Je ne peux diffuser mes vidéos que sur des sites qui ont beaucoup moins de notoriété que ceux qui sont censurés (notamment YouTube et Dailymotion)» relève-t-il en alternant : «Je ne peux pas consulter les vidéos que je veux sur le web et m’inspirer des expériences d’autres vidéoblogueurs plus connus, ou me mettre à jour en suivant les innovations présentées dans le domaine. C’est un peu comme être artiste dans un pays où les salles de concert sont fermées!».
Explications fumeuses ?
Diverses rumeurs cherchant à expliquer les ravages de la page erreur 404 circulent sur le net tunisien. Tunivisions, magazine people dont la version web a été mis en ligne il y a environ deux semaines, a eu une interprétation particulière des faits. «Plusieurs sources, proches de l’ATI, confirment que cette vague de censures abusives, était le moyen que les grévistes de l’agence ont trouvé pour faire pression sur leur employeur et les obliger à accepter leurs revendications» affiche un article signé Nizar Chaari.
D’autres hypothèses circulent sur la Toile et les internautes se perdent en conjectures. Dans un contexte plutôt embrouillé, où les rôles ne semblent pas strictement déterminés sur le web tunisien, une chose paraît pourtant sûre : la «disparition» souvent incompréhensible de sites de statures internationale de notre paysage ne sert pas nécessairement notre image.
Thameur Mekki
Plus : Net