Coup de poings et de matraques, insultes, bus ravagés et lignes de métro interrompues, ces images défilent, chaque week-end, devant les yeux des habitants de Tunis. Et c’est devenu habituel. Il a fallu un «jeudi noir» pour que le Carton Rouge s’élève… en fin de saison !
Coup de poings et de matraques, insultes, bus ravagés et lignes de métro interrompues, ces images défilent, chaque week-end, devant les yeux des habitants de Tunis. Et cest devenu habituel. Il a fallu un «jeudi noir» pour que le Carton Rouge sélève en fin de saison !
Il y a une semaine que le derby de Tunis opposant le Club Africain à lEspérance Sportive de Tunis sest déroulé à huis clos. Les gradins du stade olympique dEl Menzah étaient vides après avoir passés un jeudi 8 avril sous lemprise de la violence footballistique. Les dégâts causés lors de ce match, où se sont affrontés lEST et le Club Sportif de Hammam Lif, témoignent de la situation alarmante du foot tunisien. «Jeudi noir» ainsi a été qualifié ce jour par certains médias tunisiens.
A la veille du derby de la capitale tunisienne, tenu samedi 01 mai, la campagne de sensibilisation «Carton Rouge, excluons la violence des stades !» a été lancée sur les chaînes télé nationales. Il sagit dune initiative du Comité National Olympique Tunisien (CNOT). Sponsorisés par une compagnie de boissons gazeuses, les spots vidéo ont été réalisés et produits par le cinéaste tunisien Ibrahim Letaief.
«128 flammes, 27 bouteilles jetés, 3 voitures et 2 bus cassés, 473 insultes et échanges dinjures, 172 images immorales tous ça dans nos stades dimanche dernier ! Jusquoù va-t-on ?» Cest le message lancé par le Comité National Olympique Tunisien dans lune des vidéos de cette campagne. Et ce spot de sensibilisation fait partie de toute une série, constituée de quatre vidéos.
«Jaime mon club et je ne déteste personne» est le deuxième slogan lancé sur les chaînes télé tunisiennes. Dans la deuxième vidéo de la série «Carton Rouge», danciens joueurs et sportifs tunisiens adoptent cette devise et défendent un foot sain, sans violence, fanatisme ou régionalisme.
La troisième vidéo met en scène des supporters représentant différentes équipes de la Ligue 1. Voilà que le Comité National Olympique Tunisien compte sur le pouvoir de leaders dopinion du ballon rond en Tunisie, ces figures phares des «virages» de nos stades. Un quatrième spot est cours de finition.
«Carton Rouge» est une initiative qui vise à contribuer à exclure la violence de nos stades de foot. Du tout bénef, donc. Sauf que la campagne manque un tantinet de pertinence stratégique. Ainsi, le carton rouge vire au rose. Le hic ? Premièrement, on est en fin de saison. LEST est, mathématiquement, un champion sur le trône du foot tunisien avant la dernière journée du championnat. La tension est beaucoup moins pesante que ce ne fut le cas, il y a quelques semaines.
Deuxièmement, il ne faut pas négliger le pouvoir dinternet. Linfluence et lefficacité du web 2.0 sont dune importance majeure dans la réussite de ce genre de campagnes. Les réseaux sociaux tels que Facebook ainsi que la blogosphère et autres sites et forums ont un rôle capital dans létablissement dune certaine proximité entre le public cible et les porteurs du message de sensibilisation A moins que le Comité National Olympique Tunisien napprécie guère linteractivité !
Thameur Mekki