Le rapport de la BSA est pour le moins controversé, nen déplaise aux journaux en ligne de Tunisie, qui se sont contentés de rapporter les chiffres de ce lobby américain. Mais Tekiano na pu avaler la pilule dorée !
Les Tunisiens auraient tendance à avoir de moins en moins recours au piratage des logiciels. Cest ce que laisse supposer le résultat dun rapport émis par le Business Software Alliance, durant lannée et réalisé sur un total de 111 pays. Sauf que le rapport en question, est pour le moins controversé, nen déplaise à la plupart des journaux en ligne de Tunisie, qui se sont contentés de rapporter les chiffres de linstitution américaine sans recul.
Vous avez dit pirates ?
Ainsi, après avoir été classée en 2004, à la première place des pays arabes à avoir le plus recours au piratage avec 94%, la Tunisie est désormais classée selon le rapport de 2009, à la deuxième position seulement, avec un taux de 72% contre 89% pour les
Algériens qui demeurent les maitres incontestés en la matière.
A léchelle mondiale, la palme dor revient au Zimbabwe, à la Géorgie et à la Moldavie qui accusent chacun un taux supérieur à 90%, toujours selon le BSA.
Le taux mondial a quant à lui progressé, passant de 41 à 43% en à peine un an. Ce qui selon le lobby des éditeurs de logiciels représente une perte commerciale nette de 50 milliards de dollars pour 2009.
Les logiciels concernés par ces actes de piratage comprennent : les logiciels systèmes (bases de données, packs de sécurité, systèmes dexploitation ) et même les logiciels libres ! Cette baisse tunisienne peut sexpliquer par les actions de sensibilisation menées auprès du grand public, dans le but de lui inculquer le respect des copyrights, les risques liés à lutilisation de logiciels piratés et les avantages davoir recours aux logiciels libres.
Larroseur arrosé
Seulement en prétendant dune façon si optimiste que cela« permettrait la création de plus de 200 emplois, viendrait grossir le PIB de plus de 66 millions USD, dégagerait 37 millions USD de chiffre daffaires supplémentaire pour le secteur local de linformatique et 6 millions USD de recettes fiscales supplémentaires pour lÉtat » ledit rapport se prend un peu trop au sérieux
Car cette baisse risquerait inversement doccasionner quelques pertes collatérales, à limage des boutiques de gravure cd de la capitale.
Ces pertes en question, qui sont susceptibles dalimenter léconomie souterraine de plusieurs pays en développement, ne sont pas nécessairement prises en compte par ces instances économiques internationales dont la crédibilité a pour ainsi dire, souvent été contestée
Un rapport du BSA paru en 2008, a annoncé une perte de 250 milliards de dollars pour léconomie américaine (lire l’article : Tunisie : Le piratage, une bénédiction ?). Le journal en ligne américain Ars Technica a pourtant relevé que cette somme dépassait les recettes cumulées de lindustrie du cinéma, du jeu vidéo, et de la musique pour lannée 2005. Le journaliste de cette revue, voulant vérifier les sources de ces résultats, na rien obtenu, même après avoir sollicité le FBI et le secrétariat dEtat au Commerce en personnes !
Même cas de figure pour lAustralie qui a démenti formellement les chiffres qui lui étaient attribuées. Elle a même dénoncé les études soi-disant sérieuses du Business Software Alliance, comme étant juste du lobbying. Le but ? Défendre les intérêts du Big Business du Software, qui na pas nécessairement les mêmes intérêts que les pays émergents.
S.B.N
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