Tunisie : Moteur d’avion à 500 dinars

Achraf Mehrez, technicien en mécanique avion, est sorti sortir major de sa promotion. Il a conçu un prototype de turboréacteur pour son projet de fin d’études. Ce jeune tunisien pourra peut-être marquer l’aéronautique d’une empreinte tunisienne.

Achraf Mehrez, jeune technicien supérieur en mécanique d’Avion, vient de sortir major de sa promotion de l’Airline Flight Academy. Il a tenu à nous présenter son projet de fin d’étude qui met en œuvre un turboréacteur expérimental. Un moteur dont les propriétés pourraient intéresser de très près l’industrie aéronautique. Portrait.

Initié en 2007 et présenté début 2008, le mini-réacteur de Achraf est d’abord passé par une première étape « J’ai monté intégralement ce réacteur, en utilisant des pièces recyclées ici et là. J’ai d’abord construit une première version, baptisée GR1, ce qui m’a permis de me familiariser avec les principes de base de fonctionnement d’un tel engin, dont le prix, en format réel avoisine plusieurs milliers, voire millions de dinars » dixit le jeune technicien. Mais… Combien lui a coûté son modèle réduit ? A peine 500 dinars.

La deuxième version, baptisée GR2, apporte tout un lot de modification. Sur ce point, Achraf précise : « J’y ai apporté une amélioration majeure : l’intégration du processeur dit Multi carburant (PMC) GEET (PMC-GEET) de Paul Pantone.

Ce système révolutionnaire et breveté, permet à un moteur à explosion conventionnel de fonctionner avec un mélange eau/hydrocarbures. Cette technique utilisée généralement pour les automobiles, est donc associée à un modèle de turboréacteur d’avions !». Quant au résultat, il est là : le moteur est capable de faire voler un avion de 245kg (idéal pour un drone par exemple). Le turboréacteur obtenu utilise 20% de kérosène pour 80 d’eau%, contrairement à la version précédente, dont le principe s’apparente aux réacteurs des avions actuels fonctionnant intégralement grâce au carburant.

Le principe Pantone, permet notamment d’éliminer plus de 95 % de la pollution de l’air ambiant, tout en réduisant au maximum le recours aux carburants. Plébiscité non seulement par les défenseurs de l’environnement, mais également par les grosses firmes automobiles (et pourquoi pas aéronautiques ?), cette technologie pourrait palier l’amenuisement progressif des gisements pétrolifères à travers le monde.

« En appliquant ce principe sur les turboréacteurs, plusieurs avantages apparaissent : primo, un gain de poids et d’autonomie pour l’avion. Secundo, le degré de pollution de l’air dégagé est beaucoup plus bas» nous explique le jeune technicien, qui ne compte d’ailleurs pas s’arrêter en si bon chemin.

Il ambitionne de s’attaquer au célèbre moteur à vapeur Stirling. Et selon Wikipedia, le rendement de ce type de moteurs « dépasse de très loin celui des moteurs à combustion interne ».

Achraf Mehrez a déjà reçu plusieurs propositions d’entreprise privées intéressées par son prototype. Bien qu’il lui reste encore du chemin à faire, ce jeune tunisien pourra peut-être, un jour, marquer l’avenir de l’aéronautique d’une empreinte tunisienne.

Samy Ben Naceur

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