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Google.tn, l’interrogation du Barcamp Tunisie

Toujours pas de Google.tn. Au Barcamp Tunisie, les deux webmarketers et bloggeurs Yssem Saadi et Slim Azzabi ont mis en exergue cette question cruciale pour les internautes tunisiens, professionnels et utilisateurs confondus.

Toujours pas de Google.tn. Au Barcamp Tunisie, les deux webmarketers et bloggeurs Yssem Saadi et Slim Azzabi ont mis en exergue cette question cruciale pour les internautes tunisiens, professionnels et utilisateurs confondus.

«Le marché tunisien n’est pas encore mature par rapport à cette technique de communication en ligne»  relève Yssem Saadi au sujet du référencement lors de sa présentation centrée sur ce thème au «Barcamp Tunisie», tenu samedi
29 mai 2010 à la Technopôle d’El Ghazela.

Pour l’occasion, le directeur du pôle Search Marketing chez Access to eBusiness a mis en exergue certaines spécificités de l’activité du référencement en Tunisie. Les aspects techniques de cette spécialité ont été évoqués par Slim Azzabi, manager SEO/SEM chez Edatis.

SEO pour siliconer les sites

Selon Yssem Saadi, trois secteurs d’activité misent sur le référencement, sur le marché de la communication web en Tunisie. Le tourisme s’y place en premier lieu. Hôtels, agences de voyage et agences de location de voitures font recours au référencement pour ensoleiller les pages des moteurs de recherche (essentiellement Google) et y dénicher leurs clients.

Pour siliconer leurs chiffres d’affaires, les agences de chirurgie esthétique, centres de thalasso et autres professionnels du tourisme médical font également recours au référencement. Les médias en ligne sont aussi parmi les secteurs d’activité qui font le plus recours au référencement pour booster leurs nombres de lecteurs et doper leur part d’audience.

Et Google.tn ?

Après une introduction au référencement naturel, la présentation d’Yssem Saadi et de Slim Azzabi a posé une question d’ordre fondamental pour l’avenir du web en Tunisie, et le référencement des sites made in Tunisia. Il s’agit de positionner notre pays sur le moteur de recherche détenant quasiment le monopole du web, à savoir Google.

«Google.tn ?» affiche l’écran du Barcamp. Cette question crucial pour les pros du web, en Tunisie, ne trouve jusque là aucune réponse de la part du géant cybernétique américain. D’ailleurs, cette interrogation a déjà fait l’objet d’un article sur Tekiano. Le Botswana, l’Ethiopie, le Ghana, le Kenya, la Namibie, le Nigéria, l’Afrique du Sud, l’Ouganda, le Zimbabwe, disposent chacun de sa propre entrée sur Google Actualités. Le fait que la Tunisie soit ignorée par Google malgré son nombre d’internautes supérieur à celui de la majorité des pays cités ci-dessus demeure un vrai mystère.

En attendant la maturité

Au cours de sa présentation, le directeur du pôle Search Marketing chez Access to eBusiness a souligné le manque de réceptivité des différents acteurs du marché économique national par rapport au référencement. Pourtant, cette technique de communication en ligne ne cesse de se développer sous nos cieux.

Selon Yssem Saadi, plusieurs agences de référencement ont élu domicile en Tunisie dont beaucoup travaillent en offshore. D’ailleurs, nombreux sont les profils de référenceurs dans notre pays. «Ça part du netlinkeur débutant au consultant expert, avec  5 ans d’expérience ou plus».

«Attention, le référenceur n’est pas votre secrétaire!» affiche un nota bene sur l’écran. «La réussite d’une stratégie de référencement repose sur une collaboration active entre l’agence de référencement  et le client» explique ce webmarketer. Selon certains professionnels de la communication en ligne, leurs clients ont souvent du mal à saisir certains aspects du métier.

Parmi les points de discorde, leur incompréhension du fait que «les moteurs de recherche prennent leur temps pour évaluer les optimisations apportées sur un site web». «Si on est pressé, le référencement payant est la meilleure solution : Google Adwords» souligne Yssem.

«Pas de spectateurs, pas de touristes»

Riche présentation que celle assurée par Slim Azzabi et Yssem Saadi de par son intérêt et sa consistance. Le concept de non-conférence qu’est le Barcamp y a trouvé sa juste valeur. Loin de l’aspect institutionnel de la présentation d’Orange Tunisie ou de Microsoft, la casquette de bloggeurs que sont Yssem (Sam’s World) et Slim Azzabi (Chopitos) leur a permis d’installer une ambiance conviviale et spontanée entre exposants et intervenants.

Le duo a profité de l’occasion pour faire un clin d’œil au nouveau-né de la blogosphère Zinga Maps. Yssem a même partagé son obsession des bonnes vieilles photos Panini avec les présents. Il ira jusqu’à faire son mea culpa en avouant qu’il a déjà blacklisté un site. C’est dire que l’humour était au rendez vous durant cette présentation.

Entourés par leur communauté, ces deux webmarketers-bloggeurs ont animé une salle où tout le monde a participé et personne n’est resté un simple spectateur. «Pas de spectateurs, pas de touristes» c’est bien le principe du Barcamp, non ?

Thameur Mekki

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