Les victimes de la Guerre de Bizerte de 1961 souffrent de leur passé. Les réfugiés des dégâts du terrorisme en Algérie aussi. La Guerre du Golfe de 1991 débarque. Et «Les Palmiers Blessés» saignent…en silence. Carthage en est le témoin.
Les victimes de la Guerre de Bizerte de 1961 souffrent de leur passé. Les réfugiés des dégâts du terrorisme en Algérie aussi. La Guerre du Golfe de 1991 débarque. Et «Les Palmiers Blessés» saignent en silence. Carthage en est le témoin.
Les événements du film se déroulent de 1990 à 1991. Chama, âgée de 30 ans, sapprête à préparer son DEA en sociologie. Issue dune famille pauvre, elle doit gagner sa vie pour pouvoir vivre et financer ses études. Et cest Hechmi Abbes qui lui confie du travail. Pour le rencontrer, Chama doit se rendre à Bizerte, sa ville natale où elle a passé une bonne partie de son enfance et sa jeunesse.
Après plus de 40 ans de travail cinématographique, lauteur du film manifeste sa maturité artistique à travers un scénario à la trame bien tissée. Les tournures de lhistoire racontée par «Les Palmiers Blessés» nous glissent, avec Chama (interprétée par Leila Waz), dans sa quête de la vérité. La pertinence du casting trouve sa juste valeur dans laisance avec laquelle nous nous connectons avec les personnages du film. La qualité des images facilite le voyage. Les lieux hôtes des scènes du film ont beaucoup servi son scénario. Leur esthétique meublée par la justesse du jeu dacteur nous berce tout au long de ce rêve cinématographique.
Le scénario débordant dimagination est tout bonnement bluffant. Ses tournures nous surprennent parfois (intelligence de lusage de limplant, par exemple). Le bémol? Certaines incohérences nous donnent un sentiment de malaise nous empêchant de nous immiscer dans lunivers du film. Par exemple, cette jeune maitrisard accepte de dactylographier le texte et de se déplacer fréquemment à Bizerte pour rencontrer son employeur. Et ce, pour une rémunération de 1D500 la page, transcrite et corrigée.
Il est à relever aussi que la sauce du film devient parfois indigeste. Quelques anachronismes froissent la crédibilité de lensemble. Ainsi, les vêtements des personnages et leurs coiffures ne sont pas fidèles à ce qui était courant dans les années 90. Mais, bref, au final, le réalisateur na pas raté sa cible puisquil a mis à nu les falsificateurs de lhistoire.
Tout commence sur les rails dun train qui sincline pour sengloutir dans un tunnel. La quête commence par être linéaire avant que les mémoires refoulées ne la détournent.
Thameur Mekki