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Tunisie : L’affaire Mohsen Cherif, de facebook au papier

En Tunisie, les dossiers longtemps confinés dans les tiroirs sont révélés sur Facebook. C’est le cas de l’affaire Mohsen Cherif. Le réseau social serait-il désormais une sorte de WikiLeaks tunisien ? Mais visiblement, la presse imprimée de Tunisie ne se pose pas la question.

En Tunisie, les dossiers longtemps confinés dans les tiroirs sont révélés sur Facebook. C’est le cas de l’affaire Mohsen Cherif. Le réseau social serait-il désormais une sorte de WikiLeaks tunisien ? Mais visiblement, la presse imprimée de Tunisie ne se pose pas la question.

Facebook est devenu une sorte de WikiLeaks tunisien. L’affaire Mohsen Cherif et compagnie en témoigne. Le réseau social a révélé cette affaire qui enflamme, désormais, les pages des journaux tunisiens et titille la curiosité de certains médias internationaux. Et ce n’est pas tout. L’Union Générale des Syndicats Tunisiens a exprimé son indignation sur le comportement de Mohsen Cherif. La réaction est partagée et médiatisée via des communiqués rendus publics par quatre de ses syndicats de base.

Voilà que Facebook assure la fonction du support médiatique hôte de documents cachés en Tunisie à l’instar de WikiLeaks, site ouvertement dédié à la divulgation d’éléments Top Secret (les Américains en savent quelque chose). Depuis lundi 02 août, jour où les vidéos ont été révélées, les rédacteurs de sites comme Tunivisions et Tuniscope sont passés illico à leur clavier et ont publié, le jour même, des articles autour de l’exclamation «Vive Bibi Netanyahu» lancée par Mohsen Cherif. Le lendemain, nous avons consacré un article à ce sujet sur Tekiano. Idem pour le magazine en ligne Kapitalis. Et cette gazette cybernétique a ricoché, mercredi 04 août, avec une interview avec Slim Baccouche, un des personnages cibles des Facebookers de Tunisie.

Et le silence règne du côté de la presse imprimé tunisienne. Il a fallu attendre jusqu’au 04 août pour qu’un journal imprimé tunisien aborde l’affaire. Il s’agit du quotidien arabophone Assabah. Et ce jour là, ce journal est visiblement le seul à s’y intéresser. Pourtant, ces sujets sont généralement particulièrement prisés par notre presse populaire, et sont susceptibles de faire vendre du papier. Finalement, Assarih a réagi avec beaucoup de retard, en consacrant un article à l’affaire dans son édition du vendredi 06 août. Le même jour, «Le Quotidien» a dédié à l’incident une page entière.

Ce retard, serait-ce causé par une incompréhension de l’usage de Facebook en tant que source d’information (même controversée) ou par une fixation absolue sur les communiqués reçus par fax ? Le réseau social a déjà été qualifié par certains médias de la place en tant que «danger» ou encore en tant qu’«un espace de débauche». On aura pourtant constaté que des journaux classiques étrangers, imprimés sur le bon vieux papier, ont même devancés nos titres, notamment arabophones, pourtant si prompts à défendre «la Cause». Delà à dire que Facebook va les remplacer…

Thameur Mekki

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