Pas de plage dédiée au web et à la high tech dans la programmation de Shems FM. La nouvelle radio a mobilisé une horde demployés aux yeux rivés sur le Net. Mais Shems FM ne déballera pas sur antenne tout ce qui traîne sur la Toile.
Trop de bruit entoure larrivée de Shems FM. Mais la nouvelle radio reste, pour linstant, discrète. Or les utilisateurs de Facebook adore contribuer au déclenchement dun buzz. Et ils sont déjà fans alors que la radio nest même pas opérationnelle. «On est amusé par tous ça. Ça prouve quil y a une attente» déclare Amel Smaoui, directrice de la programmation de Shems FM. A un mois du lancement, deux pages fan dédiées à la radio ont apparu sur le réseau social. Et chacune affiche un logo. Lequel est celui de Shems FM ?
«Aucune des deux. Il y a une page de profil au nom de Tunisia Broadcasting. On y a déjà noté quil sagit de fausses pages» rétorque Amel Smaoui. Et il se trouve que la nouvelle radio accorde, dun point de vue stratégique, une importance particulière au web. «Cest hyper important pour nous. Être présent sur ces supports, notamment les réseaux sociaux, fait partie de la stratégie de la radio» affirme lex-figure de Mosaique FM, de Nessma, de TV5 et de Canal+ Horizons.
«On ne peut pas faire un projet pareil en 2010 et dire que cest un détail (internet). Dailleurs, on a toute une équipe web qui travaille sur notre propre support mais aussi dautres personnes dédiées au Net. Ils seront présents, actifs, créatifs et dynamiques» ajoute Amel Smaoui. Tunisia Broadcasting, société mère de la nouvelle radio, a été initiée par des promoteurs de grand calibre dans le monde des affaires. Et cela néchappera à personne quils sont déjà particulièrement actifs dans le secteur des technologies de linformation et de la communication (TIC).
Shems FM, consacrera-t-elle, dans sa grille de programmation, une émission entière spécialisée dans la high tech? «On sera présent mais sans avoir de plage dédiée» précise notre interlocutrice. Facebook, la blogosphère et autres riches niches du web gagnent en importance et en impact en Tunisie. Certaines polémiques et scoops issus du Net deviennent incontournables pour les journalistes. La majorité des médias tunisiens ont été jusque-là réticents voire déphasés avec lactu du web.
Ce nouveau né du paysage médiatique tunisien sera-t-il en phase avec la trame de la Toile ? La crédibilité est dordre crucial pour la directrice de la programmation de Shems FM. Elle explique : «On est une radio qui se veut crédible. Dailleurs, on a une équipe de rédaction complète. Et qui dit une rédaction complète dit journalistes chevronnés. Qui dit journalistes chevronnés dit vérification de sources». Et elle poursuit : «Donc, que ça soit écrit sur internet, sur un papier ou mentionné sur Al Jazeera, linfo quelle quelle soit doit être vérifiée. Elle nest pas moins crédible parce quelle est sortie sur le net. ( ) On ne va pas sexciter à dire «Tiens on a eu quelque chose». On vérifie, si cest bon, on y va »
Apparemment, cest de sources fiables que couleront les informations de Shems FM. Et le web pourrait en être une. La maitrise de cet aspect du travail médiatique est, désormais, une nécessité pour un média dune telle stature. Mais Shems FM ne déballera pas sur antenne tout ce qui traîne sur la Toile.
Thameur Mekki
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