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Tunisie : Le Mektoub du web c’est de battre la télé

Le débat sur les audiences télé s’envenime. Au-delà des insultes lancées à tout va, la question a une importance stratégique. Alors que même les accros aux feuilletons commencent à suivre leurs séries B sur le Net. Delà à prédire l’avènement d’internet…

Le débat sur les audiences télé s’envenime. Au-delà des insultes lancées à tout va, la question a une importance stratégique. Alors que même les accros aux feuilletons commencent à suivre leurs séries B sur le Net. Delà à prédire l’avènement d’internet…

Ces dernières années, l’apparition des chaînes privées télévisées a eu pour conséquence le déclenchement de la bagarre à couteaux tirés pour capter l’intérêt des annonceurs. Le débat sur les audiences des chaînes télé de Tunisie s’envenime. Le problème, c’est qu’aucune agence ne parvient à imposer de manière indiscutable ses méthodes de calculs. Voici qu’on en arrive même à lancer des invectives contre ceux qui osent présenter des taux d’audience qui ne correspondent pas aux ambitions des uns et des autres. Certains lavent même leur linge sale en public et en prime time. Le débat, au-delà des noms d’oiseaux et des insultes lancées à tout va, a pourtant une importance stratégique.

Le même problème se posait dans le temps avec la presse imprimée. Les bons vieux tigres de papiers se déchiraient déjà quand certains remettaient en cause leurs chiffres de vente. C’est qu’il n’y a pas d’OJD en Tunisie. Pas de tiers certificateur à même de présenter des indications sans équivoque. Sous d’autres cieux (pas si lointains puisque l’OJD s’active aussi au Maroc), l’annonceur a droit à des rapports détaillés sur les ventes, un authentique chiffre pour le tirage, le taux de pénétration du titre dans le lectorat…

Chez nous, l’annonceur n’a aucune indication autre que les bonnes paroles du chef marketing du journal en question. Une situation banale, en somme. C’est peut-être pour aussi pour ces raisons que le web commence à bousculer sérieusement le papier, en Tunisie. Seulement voilà. La télé semble envier le flou qui continue de régner au niveau de la presse papier. Il s’agira donc d’intimider les agences qui osent piétiner ce qu’elles considèrent comme leurs platebandes.

Dans cet imbroglio, le seul média à s’en sortir (plus ou moins) indemne, c’est le web. Qu’on le veuille ou pas, internet a au moins le mérite de la transparence.Le premier venu peut avoir des statistiques détaillées sur n’importe quel site, partout dans le monde. De nombreux outils (pas tous équivalents en termes de fiabilité) le permettent. Google Ad Planner, désormais rebaptisé DoubleClick Ad Planner, offre ainsi le nombre de lecteurs du journal en ligne, le nombre de visites, et tout une ribambelle de précisions dont nos marketeurs ne sauraient rêver.

Les plus rétifs aux nouvelles technologies rétorqueront que pour la masse, rien ne vaut la télé. C’est à voir. Le web est en train d’acquérir peu à peu le statut de média de masse en Tunisie. Alors que notre télé et ses pubs intempestives, prend de l’eau de toute part. Affaires de spots plagiés, indigestion de pub aussi clinquante qu’envahissante… D’aucuns se demandent même si tout le bruit fait autour du petit écran n’est pas contre-productif. Blogueurs, internautes, facebookeurs, tout un monde crie son écœurement. Même les accros aux feuilletons commencent à suivre leurs séries B sur le Net. Si le Mektoub veut qu’internet batte la télé, c’est pas Tekiano qui s’en plaindra !

LBC

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