Le critique de cinéma tunisien et fondateur des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) Tahar Cheriaa s’est éteint jeudi 4 novembre 2010 à l’âge de 83 ans.
Né à Sayada (gouvernorat de Monastir) en 1927, Tahar Cheriaa poursuit des études secondaires à Sfax. Licencié en lettres arabes de l’université de Tunis, il part à Paris approfondir ses études.
Sa passion pour le septième art s’est d’abord manifestée au sein des ciné-clubs, dont il a présidé la fédération nouvellement tunisifiée. Il a créé le service cinéma au sein du ministère de la culture, et contribué à l’élaboration des textes régissant le secteur, publiés en 1960 dans ce qui deviendra le code de l’industrie cinématographique.
Il est le fondateur, en 1966, des Journées cinématographiques de Carthage, premier festival de cinéma arabo-africain, dont il présida les quatre premières sessions, celles de 1966, 1968, 1970 et 1972.
Les JCC, en leur 23ème session (23-31 octobre 2010), ont tenu d’ailleurs à rendre, encore une fois, un hommage à leur fondateur, lors d’une soirée spéciale au théâtre municipal de Tunis, le 27 octobre.
Affaibli par la maladie, Tahar Chériaa n’a pas manqué le rendez-vous. Il était monté une dernière fois sur le podium de la biennale à laquelle il a donné vie.
Au sein de l’Agence de coopération technique, l’ancêtre de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), il a joué un rôle actif dans la création, en 1971, du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).
Critique et historien du septième art, Tahar Cheriaa a publié plusieurs articles dans des revues tunisiennes et étrangères, et des livres autour du cinéma. Il a également traduit de la poésie, de et vers l’arabe.
Tahar Cheria a été décoré, en 2007, des insignes du Grand Cordon de l’Ordre du mérite national, au titre du secteur culturel, par le président Zine El Abidine Ben Ali, qui l’a entouré de sa sollicitude lors de sa maladie.
Source : Tap
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