«Wadi edhiab», la série diffusée par Nessma TV a été à l’origine d’une crise diplomatique entre la Turquie et Israël. Et pour une fois, on ose inverser les rôles communément admis dans les blockbusters du cinéma actuel. Un retournement de situation inédit, bien dans l’air du temps ottoman.
«Wadi edhiab», la série diffusée par Nessma TV a été à lorigine dune crise diplomatique entre la Turquie et Israël. Et pour une fois, on ose inverser les rôles communément admis dans les blockbusters du cinéma actuel. Un retournement de situation inédit, bien dans lair du temps ottoman.
La série baigne dans une ambiance froide digne des thrillers américains. Et comme dans les séries politico-policières à laméricaine, laction ne manque pas. Les intellos, les cinéphiles accros au cinéma dauteur passeront leur chemin. Les amateurs du film de genre, et les fans des séries noires trouveront pourtant leur compte de tension et dhémoglobine. Pour preuve, lépisode quon a pu voir jeudi soir, na pas ménagé ses effets en démarrant sur les chapeaux de roues, avec une tentative dassassinat du chef du gouvernement turc.
Des plans nerveux, des scènes daction plutôt réussies, servies par un acteur charismatique, et qui, en plus, nous ressemble. Parce quon peut même trouver une allure arabe à ce James Bond fort comme un Turc. Exit les blondinets à laméricaine. Des critiques européennes déplorent que cette série «valorise l’action violente et le nationalisme». Comme si Rambo, le symbole des années Reagan était une ode au pacifisme. Comme si on pouvait tourner des films daction ou despionnage, en mettant en scène des jeunes filles en fleur cueillant des coquelicots.
Le problème ? Pour une fois, on ose inverser les rôles communément admis dans les blockbusters du cinéma actuel. Les vilains ne sont pas des Arabes, encore moins des Musulmans. Les méchants sont Américains ou Israéliens. Les fanatiques ? Ils sont à trouver du côté des officiers de lOncle Sam, prétendument en liaison directe avec Dieu, en une allusion limpide aux délires religieux de George Bush Junior. Un retournement de situation inédit, pourtant bien dans lair du temps ottoman. Parce que visiblement, le retour fracassant de la Turquie sur la scène du Proche-Orient nest pas uniquement politique économique, et technologique (voir La Turquie, viagra du monde arabe). Il saccompagne dune déferlante audiovisuelle qui trouve dans le monde arabe toujours plus de spectateurs.
Lotfi Ben Cheikh
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