Laffaire de lappli iPhone de Mosaique FM, représente un cas décole. On finira peut-être par se résoudre à la mort du scoop. La course de vitesse menée contre les millions dacteurs du web est perdue davance.
Rien de plus facile que dusurper lidentité dautrui avec les nouvelles technologies. Un logo nest après tout quune simple gif parfaitement reproductible à linfini. Et le contenu désormais numérisé, nest quune suite binaire que lon peut re-copier dun site web à lautre, dune application iPhone à une autre. Le problème ? Avec linvasion des réseaux sociaux, le nombre grandissant des blogueurs qui interfèrent et qui se sont imposés dans ce qui était la chasse gardée des journalistes, il est parfois difficile de distinguer le bon grain de livraie.
Dautant plus que les nouvelles circulent très vite de nos jours, et sont amplifiées par le mégaphone facebookien. Les vraies-fausses rumeurs circulent à la vitesse de léclair, et ne sont pas toujours dénuées denjeu.
Laffaire de lappli iPhone de Mosaique FM, représente, à cet égard, un cas décole. Tekiano a même contribué à la diffusion dune nouvelle qui sest avérée fausse. La station fm elle-même a démenti avoir lancé une appli, qui, pourtant, arbore son logo, et reprend ses émissions. Mais sans son autorisation. En dautres termes, une action illégale, en regard des droits de la propriété intellectuelle.
Un même site peut sortir un article pour le modifier ensuite, voire même le mettre hors ligne pour une raison ou pour une autre. Seulement voilà. La sphère numérique garde toujours une trace de ce qui a émergé un jour sur la Toile. Et une info en obère une autre Un article cédant la place à une version mise à jour, revue et corrigée, voire expurgée, car bousculée par le flux dinfos en temps dit «réel».
On finira peut-être par se résoudre à une chose : la mort du scoop. Son décès, dans son antique forme de reporter à lancienne, en tout cas, est dores et déjà annoncé. La course de vitesse menée contre les millions dacteurs du web est perdue davance. A moins de courir le risque de tomber. Et on a effectivement glissé. La peau de banane avait pourtant lair inoffensive sous atours high-tech. Mais on retiendra la leçon. Difficile de devancer twitter. Ses membres sont recrutés dans toutes les professions, ingénieurs, chanteurs, animateurs radio, chômeurs Tout ce beau monde balance à tout va ses infos selon ses centres dintérêts et les domaines qui lintéressent le plus. Comment lobservateur pourrait-il concurrencer les acteurs eux-mêmes désormais capables de distiller leurs propres infos ?
Au final, le journaliste est relégué, au mieux, au rôle de commentateur, danalyste. Même la fameuse hiérarchie de linfo, censée être lun de ses attributs majeurs est mise à mal. Face à léclatement de laudience, à lémergence de micro-communautés aux centres dintérêts de plus en plus disparates, de plus en plus éparpillés, il ne saurait en effet exister une seule et unique hiérarchie. La plupart des geeks se foutent du sport, et les supporters se moquent de liPhone. Et ces deux sujets intéressent moyennement les quelques amateurs de culture (si si, il y a encore quelques irréductibles dinosaures qui survivent malgré tout). Or les uns et les autres communiquent désormais en permanence, sur twitter, facebook, blogs, et autres plateformes créées.
La crise de la presse imprimée dans des pays comme les Etats-Unis, et la France nest quun reflet de la tendance générale. Et visiblement, le web journaliste, même affublé de sa panoplie cybernétique nest pas totalement épargné.
LBC
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