Tunisie : Votre bébé fiché sur Facebook

Plus de 81 % des enfants de moins de 2 ans sont déjà fichés numériquement. Un bébé sur quatre est présent sur le net avant même sa naissance grâce à son échographie ! ET voici que les Tunisiens suivent la tendance, au risque de voir les photos de leur chérubin échangées sur des forums pas très nets.

Facebook continue son insatiable ascension. Il gagne sans cesse du terrain jusqu’à s’immiscer et s’introduire parfois insidieusement au sein de notre vie privée. Seulement voilà : certaines limites ne doivent pas être franchies! Car si vous ne le savez pas encore, selon une étude internationale effectuée par AVG, le spécialiste de la sécurité en ligne, plus de 81 % des enfants de moins de 2 ans sont déjà fichés numériquement! Et en Tunisie, les parents suivent de plus en plus cette nouvelle tendance sans même s’en rendre compte…

En Europe et dans le reste du monde, cette nouvelle mode qui sévit actuellement sur Facebook est déjà prise au sérieux par plusieurs fervents protecteurs de la vie privée sur internet. En effet, selon les résultats d’une étude menée par l’éditeur de logiciels antivirus AVG durant le mois de Septembre, sur un échantillon de 2 200 familles réparties à travers le monde entier, il s’est avéré que plus de 81 % des enfants de moins de 2 ans possèdent déjà leur propre identité en ligne, soit par l’intermédiaire de photos postées sur des réseaux sociaux, soit en ayant leur propre adresse mail et compte Facebook. Pis: selon la même étude, un bébé sur quatre est présent sur internet avant même sa naissance, grâce à son échographie !! On imagine déjà cette dernière être commentée et partagée de mur à mur… C’est ce que cherche à expliquer JR Smith, PDG de d’AVG qui souligne dans un article paru dans le site officiel de l’antivirus “Notre étude démontre que la naissance numérique d’un enfant tend à coïncider de plus en plus avec sa date de naissance voire, dans bien des cas, à la précéder. Pour un quart des bébés, les échographies sont en ligne bien avant l’accouchement ».

En quelques chiffres, les bébés exposés sur internet avant leur deuxième année seraient d’abord les américains, avec un taux qui culmine à 92 %. Arrivent ensuite successivement, les canadiens (84%) puis les européens (73%) et les australiens (84%). Enfin, ce sont les néo-zélandais (91%) et les japonais (43%) qui ferment la danse.

La tendance en Tunisie

Et en Tunisie? Qu’en-est-t il de nos bébés qui pointent leur petite frimousse sur le réseau de Marck Zuckerberg? En absence de données concrètes, on peut néanmoins se faire une petite idée en remarquant qu’il en existe pas mal parmi nos centaines d’amis déjà papa et maman !

Rien que pour le la page fan Tekiano par exemple, sur un total de près de 16000 facebookeurs, plus de 400 affichent leurs enfants sur leur profil (soit 2%) et cela, sans compter les albums photos! Bien qu’ils demeurent encore minoritaires, ces chiffres illustrent un tout nouveau comportement de la part de parents parfois inconscients. Surtout qu’il n’est pas du tout évident que ces informations puissent être un jour effacées à la demande de ces enfants (dont certains désapprouveront cette décision) dès qu’ils arriveront à l’âge adulte.

C’est ce que confirme d’ailleurs Mr Smith «Il est choquant de constater qu’actuellement, une personne âgée de 30 ans a un historique internet remontant à 10 ou 15 ans tout au plus, alors qu’une grande majorité des enfants d’aujourd’hui auront déjà une empreinte on-line bien avant d’avoir atteint l’âge de deux ans, une présence qui continuera à s’étoffer tout au long de leur vie ».

Il est donc évident qu’un minimum de précaution s’impose si vous partagez à tort et à travers les photos de vos enfants! Tout d’abord, il serait préférable d’éviter de laisser ces photos exposées à la vue de n’importe qui. Par exemple, il existe sur facebook des restrictions pour les albums (en les laissant visibles uniquement pour la famille et les amis les plus intimes). Car il existe toujours un risque que les photos soient utilisées à mauvais escient (vu la facilité dont on peut se les approprier) on peut notamment penser aux prédateurs sexuels tels que les pervers, les pédophiles…

Samy Ben Naceur

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