C’est sans doute la première fois dans l’histoire de la Tunisie que le premier flic du pays est apprécié. Non content de cartonner sur Hannibal TV, notre ministre de l’Intérieur, M. Farhat Rajhi, s’adresse aux jeunes, et annonce l’avènement du web 2.0 dans le terrifiant immeuble gris de l’avenue Habib Bourguiba.
C’est sans doute la première fois dans l’histoire de la Tunisie que le premier flic du pays est apprécié. Non content de cartonner sur Hannibal TV, notre ministre de l’Intérieur, M. Farhat Rajhi, s’adresse aux jeunes, et annonce l’avènement du web 2.0 dans le terrifiant immeuble gris de l’avenue Habib Bourguiba.
Avec l’intervention du ministre de l’intérieur en direct, Hannibal TV a fait un carton plein mardi, en cette soirée du 1er février. Dans un monde arabe sclérosé, c’est la première fois qu’un tel responsable, celui à la tête de tous les flics du pays, dialogue en direct avec ses concitoyens. Ceux qui doutaient de la Révolution, ceux qui craignaient pour son avenir seront rassurés. La franchise de M. Farhat Rajhi, son langage direct et sans fioriture contribuera sans doute à nous faire regarder ce lieu qui inspirait jusqu’ici la terreur d’une autre manière. A cet égard, l’intervention télévisée ministérielle a été une grande réussite.
Les avis de nos facebookeurs, de tous ces membres dynamiques des réseaux sociaux sont quasi-unanimes, et ne tarissent pas d’éloges. Mieux : on a l’impression que le haut responsable «fhamna», en d’autres termes nous a compris, et pour de bon cette fois-ci. Conscient du rôle exercé par les jeunes dans la Révolution tunisienne, et dans la vie politique du pays, le ministre a notamment évoqué les réseaux sociaux, en citant même ce que sa fille y a déniché comme commentaires s’adressant directement à sa personne de Ministre de l’Intérieur. Et le voici même à nous assurer que la cellule de communication à mettre en place dans son ministère devra tenir compte du web et de facebook. En clair : la com du ministère de l’intérieur sera Web 2.0 ou ne sera pas. Un discours qui tranche avec celui de son prédécesseur, un pur scientifique qui ne prendra pas la pleine mesure du poids des mots, dans un contexte comme le nôtre.
Cependant, les nouvelles que nous a rapportées notre ministre de l’intérieur sont loin d’être toutes bonnes. Il nous racontera son hallucinante histoire du 31 janvier, quand il s’est fait quasiment agressé par 2000 policiers ripoux, armés jusqu’aux dents, et restés fidèles au régime de Zaba. Une première. On apprendra également en direct l’implication du directeur de la sûreté dans ce complot contre la Révolution Tunisienne et par delà même, contre l’Etat. Autant dire des faits d’une extrême gravité, qui semblent tout droit sorti d’un polar américain. Mais notre ministre se révélera aussi un véritable pro de la com. Paradoxalement, il saura redonner confiance au peuple tunisien, en demandant son implication et son appui, alors même que les nouvelles qu’il nous rapporte avec sa franchise unique en son genre sont tout sauf rassurantes. Les responsables d’après la Révolution sont redevables au peuple, et lui doivent le respect, et donc la vérité. Et c’est sans doute la première fois dans l’histoire de la Tunisie que le premier flic du pays est apprécié.
O.C